Voitures électriques : une baisse de production inquiétante en Europe

Les ventes de véhicules électriques ne décollent pas en Europe, obligeant les constructeurs européens à revoir leurs ambitions sur le marché de l'électrique.

Véhicules électriques
Les véhicules électriques sont jugés trop chers à l'achat et à l'entretient par de nombreux consommateurs européens, ce qui pénalise les constructeurs du continent

Les constructeurs européens peinent à attirer les clients sur leurs modèles électriques ces derniers temps, une situation, combinée à un retard flagrant par rapport aux concurrents étrangers, qui les force à faire machine arrière sur le marché de l'électrique.

Des objectifs revus à la baisse

Les ventes de voitures électriques peinent à véritablement décoller sur le continent européen ces dernières années. Si bien que les principaux constructeurs européens, notamment Volkswagen et Volvo, ont récemment annoncé qu'ils comptaient revoir leurs objectifs à la baisse.

Alors qu'ils comptaient concurrencer les compagnies américaines et chinoises sur le terrain du véhicule électrique, ces sociétés allemande et suédoise ont annoncé la semaine dernière qu'il n'en serait finalement rien. Selon elles, les coûts de construction sont en effet bien trop élevés par rapport au nombre de voitures vendues ces dernières années.

En 2023, Tesla et BYD, son concurrent chinois, ont par exemple vendu plus de véhicules 100% électriques que Volkswagen, Stellantis et BMW combinés. L'entreprise Tesla a à elle seule vendu plus de 1,8 millions de véhicules électriques alors que l'entreprise Volkswagen n'a quant à elle enregistré que 739 000 ventes en une année.

Ainsi, plutôt que de tout miser sur le 100% électrique, le constructeur allemand avait déjà annoncé en mai dernier investir davantage sur les véhicules hybrides, qui rencontrent bien plus de succès auprès des consommateurs. En réalité, Volkswagen vend encore tellement de voitures thermiques qu'elle pourrait bientôt dépasser son quota d'émissions de gaz à effet de serre. L'entreprise avait de se fait demandé l'indulgence des régulateurs européens sur ce point pour limiter le montant de ses amendes.

La transition vers l'électrique retardée ?

Cette nouvelle arrive alors que l'Union Européenne a annoncé cette année avoir pour objectif de faire cesser les ventes de véhicules thermiques sur son territoire à partir de 2035. À partir de cette date, tous les nouveaux véhicules sortant d'usines européennes et vendus en Europe devront en effet être 100% électriques.

Toutefois, les constructeurs européens ne s'y retrouvent pas financièrement aujourd’hui, comme évoqué précédemment. Selon les experts, ceci pourrait être expliqué par le fait que ces constructeurs ne se seraient pas assez sérieusement penchés sur les prix que la population accepterait de payer pour ce type de véhicule. Ceux-ci ne se sont autrement dit pas assurés que cette transition vers l'électrique leur serait profitable.

Les véhicules électriques produits en Europe sont en effet bien trop chers pour bon nombre d'habitants. Par exemple la Fiat 500 électrique coûte au minimum 35 000€ à ce jour, soit deux fois plus que le modèle à essence, qui a de ce fait beaucoup plus de succès. Malgré les différentes aides accordées par les gouvernements pour le passage à l'électrique, le prix à l'achat et à l'entretient est encore bien trop élevé à ce jour, ce qui pénalise les constructeurs européens qui voient leurs modèles délaissés au profit de modèles étrangers, sensiblement moins chers.

Ainsi, les constructeurs de véhicules électriques étrangers comme Tesla ou BYD vont continuer à développer leurs avantages concurrentiels et la structure des coûts européenne continuera de prendre du retard, ce qui signifie que l'objectif 100% électrique à partir de 2035 pourrait bien n'être qu'un mirage au niveau de l'Union européenne.

Cet objectif a d'ailleurs déjà pris un coup dans l'aile cette année. Après de nombreuses négociations, la Commission européenne autorisera en effet bel et bien la commercialisation de moteurs thermiques après 2035, à la condition que ceux-ci utilisent exclusivement des carburants synthétiques, c'est à dire un mélange d'hydrocarbures non dérivés du pétrole, un type de carburant moins polluant que le carburant classique mais rejetant tout de même des gaz nocifs dans l’atmosphère.

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