Vers une forte vague de chaleur cet été en Europe ? Le responsable va vous étonner...
Une étude étonnante révèle pour la première fois un lien direct entre le climat groenlandais et celui de l'Europe. Conséquence : cet été 2024 pourrait s'annoncer très chaud ! Comment l'expliquer ? Indice : une histoire d'eau, ou de glace...
Préparez-vous, l’été prochain risque d’être en chaud en Europe, avec sans doute de nouvelles vagues de chaleur ! C’est en tout cas le pronostic qui ressort d’une étude publiée le 28 février dernier dans la revue European Geosciences Union. Celle-ci établit un lien direct entre la fonte record des glaces au Groenland et les températures estivales élevées en Europe. Séquence explications.
Eau douce "froide"/eau chaude salée : un mauvais ménage !
On connaissait l'impact de la fonte des glaces sur la modification des courants océaniques, et l'impact de ces courants sur notre climat. Pour la première fois, l'étude réalisée par ces chercheurs établit un lien direct entre la fonte des glaces et la hausse des températures plusieurs mois plus tard. L'été prochain, l'Europe pourrait directement le ressentir, à cause d'une fonte record des glaces du Groenland en 2023.
Ce lien direct a pour fil conducteur l'eau douce, qui provient de cette fonte des glaces. Selon ces chercheurs, plus l'eau douce du Groenland se déverse dans l'océan salé, plus cela réchauffe le climat en Europe, en raison de la remontée du jet-stream, un courant qui influence directement la météo chez nous.
En observant la météo sur 40 ans, ces scientifiques ont conclu que les extrêmes climatiques européens sont directement provoqués par des périodes de fonte accrue de la glace du Groenland. Concrètement, cela provoque une hausse des températures de l'air, qui dure longtemps : le pic des températures a souvent lieu un ou deux ans après que l'anomalie chaude au Groenland se soit produite.
Lorsque l'eau douce fond au Groenland, elle se propage jusqu'au Sud de l'Océan Atlantique, peu profondément, en se mélangeant assez mal à de l'eau plus chaude et plus salée. Cela crée un écart de température plus important entre les eaux froides et chaudes, ce qui renforce le vent (plus l'écart des températures est important, plus il souffle) : l'eau chaude qui coule vers le Nord grâce aux courants est repoussée encore plus au Nord que d'habitude.
Des tempêtes et des étés secs et chauds
A la rencontre entre l'eau douce "froide" et les eaux océaniques plus chaudes, on observe souvent davantage de tempêtes (les dépressions puisant leur énergie dans l'océan, là où les fronts se créent). Des tempêtes qui viennent donc frapper le plus souvent le Nord des îles britanniques, alors que l'Europe de l'Ouest est de plus en plus soumise à des ceintures anticycloniques apportant via des flux de Sud ou Sud-Ouest des sécheresses, des vagues de chaleur, des feux de forêt.
L'étude réalisée par ces chercheurs est lapidaire : les 10 étés les plus chauds et les plus secs vécus par l'Europe ont à chaque fois eu lieu un an après un record de fonte de glace au Groenland, c'était le cas en 2018 et 2022 et cela corrobore l'explication précédente.
Le record de fonte enregistré en 2023 donnera donc certainement une anomalie conséquente d'eau douce dans l'Atlantique, et donc un été 2024 chaud et sec en Europe, avec probablement d'importantes vagues de chaleur. L'existence de ce lien permettra à coup sûr d'améliorer la fiabilité des prévisions saisonnières, alors qu'il est probable, si la fonte se poursuit ainsi, que l'été 2025 sera du même acabit, voire encore plus chaud, jusqu'en Europe du Nord...