Vendée Globe : les choses sérieuses commencent ! À quelles conditions météo doivent s'attendre les skippers ?
Après un départ plutôt mou, les conditions météo se sont durcies ces dernières heures et ce n'est que le début... La 10ème édition du Vendée Globe est désormais bel et bien lancée !
Après un début de course en douceur et une première nuit paisible, l’ensemble de la flotte a passé le Cap Finisterre (Espagne). Les conditions météo étaient alors un peu plus musclées qu'en baie des Sables d'Olonne avec des vents moyens de l'ordre de 30 nœuds et des rafales jusqu'à 40 nœuds, soit à plus de 70 km/h.
Certes ce n’est pas Bonne Espérance ou Horn, mais la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique sait se défendre en matière de pénibilité ! Si pour les néophytes, il est souvent le premier obstacle sur lequel se fracasser, il constitue aussi une embûche de taille pour les 40 marins du Vendée Globe.
627 mètres précisément, la hauteur du Monte Pindo, le point culminant de cet ensemble de falaises de granite fait accélérer et changer de direction un vent déjà souvent soutenu, chamboule la houle, et cueille souvent à froid les marins qui le longent. Tous s'en sont extirpés pour continuer sans encombre la descente de l'Atlantique.
Après le Cap Finisterre, direction l'équateur !
Si la (petite) première difficulté a été facilement franchie par l'ensemble de la flotte, les choses vont se corser avec des centres d'action qui s'annoncent très évolutifs. En effet, leur descente dans une direction sud-sud-ouest, entre les Açores et les Canaries ne s'annonce pas de toute repos en raison de la présence d'une goutte froide, une petite dépression avec de l'air froid en altitude.
Elle aura pour effet de déstabiliser la masse d'air dans ce secteur et donc de générer de fortes rafales de vent. Charge alors aux skippers de choisir la bonne option pour bénéficier des effets positifs de ladite dépression en privilégiant les vents dominants de secteur nord-ouest.
La suite du parcours sera plus calme et plus stable avec des pressions autour de 1015 hPa à l'approche de l'équateur. Dans cette partie de l'Atlantique, les conditions seront plus reposantes pour les skippers avant d'entrer dans la célèbre Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT), également appelée "pot-au-noir".
Le "pot-au-noir", le légendaire cauchemar des marins
Si au nord de l'équateur, le temps sera calme avec des vents faibles à modérés, une zone située autour de l'équateur constitue un véritable cauchemar pour des marins engagés dans une course comme le Vendée Globe. En effet, il n'y quasiment pas de vent dans ce secteur où l'on peut parfois rester immobile pendant plusieurs heures voire plusieurs jours.
En plus de cette absence de vent pour gonfler les voiles, l'humidité y est extrêmement forte, si bien que le risque de tomber malade pour les skippers est important. Il faut également se méfier des orages soudains qui peuvent se former de manière très localisée. Leurs éclairs peuvent alors déclencher un incendie à bord, d'où la crainte lors de la traversée de la zone !
Au-delà de cette ceinture de l'équateur, les marins retrouveront des conditions météo plus "normales" et donc plus propices à la course. Viendront ensuite les fameux 40èmes rugissants et les 50èmes hurlants, annonçant le passage du non moins célèbre Cap Horn où la violence des éléments sera à surveiller...