Vague de chaleur : quels risques pour le mois de mai ?
Le mois de mai se caractérise par une période de transition entre l'hiver qui tire définitivement sa révérence et l'arrivée des premières chaleurs de l'été. Ces dernières années se sont d'ailleurs plus régulièrement illustrées par des pics voire des vagues de chaleur que par des sursauts hivernaux.
Les inter-saisons que sont l'automne et surtout le printemps sont connues pour être des périodes où les températures font du yo-yo. Ainsi, en mai, des records de froid peuvent être battus les premiers jours du mois, à l'image de ceux enregistrés le week-end et lundi derniers, tandis que des records de chaleur peuvent ensuite être rapidement établis. En effet, c'est à cette période de l'année que les journées commencent à prendre un caractère franchement estival avec l'allongement de la durée du jour et un soleil plus haut dans le ciel. Mais il faut aussi se méfier des dernières gelées tardives encore possibles à la faveur de nuits dégagées, et en particulier jusqu'aux fameux Saints de glace, ayant lieu du 11 au 13 mai.
Les 35°C les plus précoces enregistrés... l'année dernière !
Par le passé, plusieurs vagues ou pics de chaleur se sont ainsi produits en mai, et parfois dès le début du mois. Ce constat est encore plus d'actualité depuis les années 2000, dans un contexte d'effets du réchauffement climatique de plus en plus visibles. Et les records sont parfois impressionnants, à l'image de ceux enregistrés pas plus tard que l'année dernière. La station météo de Cambo-les-Bains, au Pays Basque, a mesuré le 4 mai 2020 une température maximale de 35,4°C sous abri. Il s'agit du franchissement du seuil de très forte chaleur (fixé à 35°C) le plus précoce jamais enregistré depuis les 35,1°C du 10 mai 2012 à Saint-Martin-de-Hinx (Landes). C'est aussi un record national pour une première décade de mai, rien que ça !
Outre ce pic de chaleur très précoce l'année dernière, des vagues de chaleur peuvent également être observées, essentiellement en deuxième quinzaine de mai. Parmi les plus remarquables, on notera celle qui s'est produite du 25 au 28 mai 2017 avec notamment 32,8°C à Nantes, battant les 32,7°C du 29 mai 1947 ou encore 33,5°C à Vichy, surclassant les 33°C du 12 mai 1945. Quelques années plus tôt, avec un excédent de l’ordre de 2,4°C à l’échelle nationale, mai 2011 est devenu le plus chaud de ces cinquante dernières années avec une vague de chaleur intense en fin de mois dans le sud-est, le mercure atteignant 33,8°C à Marseille, 36,1°C à Montpellier ou encore 36,6°C à Conqueyrac (Gard).
Même constat au cours des mois de mai des années 2000, 1999 ou 1992. En 1990, il s'avère également remarquablement chaud avec la barre des 30°C atteinte en Bretagne dès le début du mois ! Mais les vagues de chaleur les plus marquantes ont eu lieu au milieu du XXème siècle, en 1945 et surtout en 1947. C'est au cours de ces deux années que la plupart des records de chaleur mensuels ont été établis avec 33°C à Paris, 35°C à Reims en 1947, à à l’aube d’un des étés les plus chauds jamais enregistrés en France.
Des pointes à 33°C attendues ce week-end
Sans atteindre de valeurs record ou une durée remarquable, les températures vont connaître ce week-end un coup de chaud assez brutal et en particulier samedi. Les premiers 30°C de l'année seront ainsi atteints à Bordeaux, Agen, Auch, Dax ou Biarritz. Des pointes à 33°C sont même attendues entre le Pays Basque et l'intérieur des Landes. Ailleurs, la chaleur sera plus modérée avec tout de même quelque 27°C prévus dans l'arrière-pays provençal et en Auvergne tandis que plus au nord, il s'agira plutôt d'une douceur de fin de printemps.
Dimanche, ces températures estivales gagneront les régions centrales et l'est du pays avec des maximales de l'ordre de 24 à 27°C attendues avant une chute brutale du mercure se confirmant dès lundi. Le pays se situera alors au cœur d'un véritable conflit de masses d'air avec à la clé, la première véritable dégradation orageuse de la saison. C'est aussi ça le climat en mai !