Une première ! Ce sportif sacrifie sa carrière pour des raisons écologiques
Le skippeur Stan Thuret, 35 ans, annonce la fin de sa carrière de navigateur car il estime que son métier et sa passion sont “incompatibles” avec l’urgence écologique actuelle.
C’est une décision qui peut paraître radicale mais peu de gens auraient eu le courage dont fait preuve ce sportif français. En effet, le navigateur Stan Thuret a décidé de sacrifier sa carrière en arrêtant de participer aux épreuves de courses au large pour des “raisons écologiques”.
Ce mardi 21 février, il révèle que cet engagement a pris sens alors qu’il participait à la mini-transat, une traversée de l’Atlantique, en 2017. “J’ai passé 30 jours sur l’eau et j’ai découvert l’autonomie, qu’on pouvait vivre avec très peu d’électricité, très peu d’eau. Quand tu reviens à terre, ça te fait vraiment une claque”, décrit-il aux journalistes de FranceInter qui l’ont interviewés.
Skipper, un métier néfaste pour l’environnement
“Ce métier de skipper, il n’est plus soutenable, il ne fait pas du bien à la planète. Ce métier, s’il ne prend pas un virage, il va être pointé du doigt dans quelques années, comme on pointe déjà du doigt un footballeur comme Karim Benzema qui passe ses vacances à Miami, fait du jet ski et se déplace en avion à gogo”, détaille le sportif.
Mais pour respecter les Accords de Paris, il faudrait que nous n’émettions que 2 tonnes de CO2 par an et par personne d’ici 2050 pour limiter la hausse mondiale des températures et les conséquences qui en découlent.
Or, pour l’instant, un français émet environ 9 tonnes de CO2 par an, révèle le HuffingtonPost. Un bateau Class40 représente 10 tonnes et un Imoca, 600 tonnes, développe Stan Thuret. “Tout le monde se regarde, personne n’agit véritablement. Nous sommes très loin d’être à la hauteur des enjeux.”
Dernière course du skippeur le 1er avril prochain
C’est dans un post Facebook qu’il a décidé d’annoncer la nouvelle : “J’ai décidé d’arrêter la course au large telle qu’elle existe aujourd’hui en 2023. L’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité sont incompatibles avec la manière de vivre de la course au large et la compétition”, écrit le skippeur de 35 ans.
“La compétition avait cette vertu-là, d’inciter à donner le meilleur de soi-même face à son bateau et à l’océan, et de rassembler au même endroit au même moment d’autres fous comme moi. Mais aujourd’hui, je n’ai plus envie de compétition sans limite à la performance. Car c’est un non-sens total. Car le prix à payer est lourd”, révèle-t-il.
“Plus tu creuses, plus tu te rends compte que ça ne va pas, dans le domaine de la voile comme dans la société en général. (...) Le modèle que l’on défend, qui est de dire que la performance, c’est d’aller plus vite et d’être le premier, ce n’est plus possible”, ajoute celui qui s’est classé 25ème de la dernière route du Rhum en Class40.
Après cette dernière, le skippeur avait choisi de rester aux Antilles afin de limiter ses déplacements en avion. Il rentrera donc en France métropolitaine en participant à sa dernière course : le Défi Atlantique, une transatlantique entre la Guadeloupe et La Rochelle, dont le départ aura lieu le 1er avril prochain.