Une colonie de fourmis électriques découverte dans le Var : doit-on s'en inquiéter ?

Un foyer de fourmis électriques a été détecté pour la seconde fois en deux ans dans le département du Var, une découverte qui inquiète les scientifiques tant cette espèce peut s'avérer dangereuse pour la biodiversité.

Deux colonies retrouvées en deux ans dans le Var

Cette espèce de fourmis, surnommée la « fourmi électrique » en raison de la sensation de décharge que provoque sa piqûre avait été détectée pour la première fois en France métropolitaine il y a deux ans du côté de Toulon dans le département du Var. Ces derniers jours, c'est cette fois-ci du côté de La Croix-Valmer, à une trentaine de kilomètres plus à l'Est qu'une nouvelle colonie a été retrouvée.

Un habitant de la Croix-Valmer a en effet donné l'alerte aux autorités en ce mois de novembre 2024 après avoir repéré des piqûres sur ses enfants. Ceux-ci se sont en effet plaints de piqûres de fourmis particulièrement douloureuses et urticantes, s’apparentant à des décharges électriques, une caractéristique de cette espèce.

La fourmi électrique (Wasmannia auropunctata) est pourtant très petite, ne dépassant pas 1,5 millimètres. De couleur jaune orangé ou brun doré, celle-ci est une espèce nuisible originaire d'Amérique du Sud décrite comme agressive. En effet, les piqûres sont fréquentes lorsque l'on s’approche un peu trop près d'une colonie, celle-ci défendant férocement leur territoire.

Jusqu'en 2022, date de sa première découverte sur le sol français, cette espèce n'avait été observée qu'une seule fois sur le continent européen, dans la région de Malaga dans le Sud de l'Espagne. Néanmoins, cette fourmi nuisible et envahissante semble de plus en plus se répandre sur notre continent.

Une espèce dangereuse, notamment pour la biodiversité

Cette espèce de fourmi est, depuis l'année 2022, placée dans la liste des espèces préoccupantes pour l'Union européenne. En effet, selon les chercheurs, celle-ci se situe dans le top 2 des espèces les plus problématiques de fourmis envahissantes dans le monde. La fourmi électrique peut en effet s'avérer , d'une part pour l'Homme mais également, et surtout, pour la biodiversité.

Sa piqûre, très douloureuse, s'apparente à une piqûre d'ortie, en plus fort et en bien plus long car la sensation de douleur et/ou d'inconfort peut perdurer jusqu'à 3 heures. Imaginez donc des dizaines de piqûres successives lors de la rencontre malencontreuse avec une colonie. Enfin, la piqûre de la fourmi électrique peut également entraîner un choc anaphylactique pour les personnes allergiques.

Néanmoins, c'est pour la biodiversité que cette espèce est la plus dangereuse. En effet, sa présence s'accompagne systématiquement d'une réduction de la biodiversité des insectes et des invertébrés sur un secteur donné. Olivier Blight, spécialiste des fourmis à l'Université d'Avignon a par exemple pu citer dans une interview l'exemple de la Nouvelle-Calédonie où, « quand on se balade dans une forêt envahie par la fourmi électrique [...] on n'entend plus les insectes, on entend plus beaucoup d'oiseaux », ceux-ci ayant quitté la zone car dérangés ou même tout simplement éliminés par cette espèce.

Selon les scientifiques, cette espèce aurait pu s'implanter en France et en Europe par le commerce de plantes ornementales et s'étend chaque année sur de plus larges zones, ce qui représente donc un véritable danger pour la biodiversité française et européenne. Si vous pensez avoir repéré une colonie de fourmi électrique, il est de ce fait important de rapidement la signaler aux autorités, afin que celle-ci soit éliminée au plus vite, ce qui pourra permettre de limiter/ralentir sa propagation à de plus nombreuses régions.

Sources : Futura-Sciences/Sud-Ouest/Var.gouv/France 3 PACA