Jugé "dangereux", cet ours a été abattu dans les Alpes italiennes !
En avril 2023, un ours avait mortellement attaqué un sportif qui faisait son jogging sur un sentier de randonnée. En janvier dernier, un autre ours a suivi un groupe de randonneurs.
Jugé "dangereux" notamment pour les randonneurs à cause de sa "confiance excessive et de sa fréquentation de zones urbaines et périurbaines", un ours brun a été abattu le mardi 6 février dernier dans les Alpes italiennes. Les agents des services forestiers du Trentin, qui se sont chargés de l'abattre, ont appris la nouvelle dès le lendemain de sa mort.
Le plantigrade, identifié sous le nom de M90 par les autorités et baptisé Sonny par les associations de défense des droits des animaux, était âgé de seulement 2 ans et demi. L'animal était tracé grâce à un collier GPS. Les autorités se sont rendus compte que durant ces derniers mois, M90 s'était promené, une douzaine de fois au total, près de zones résidentielles.
Et le 28 janvier dernier, il avait suivi des promeneurs sur 500 mètres intentionnellement. Il s'était approché d'eux à moins de 10 mètres ! C'était déjà la troisième fois que l'ours suivait des randonneurs. Les données du 28 janvier dernier ont suffi à déclencher une demande de "prélèvement" de la part de l'Institut supérieur de la protection et de la recherche environnementale (ISPRA).
Maurizio Fugatti, le président du Trentin, une province autonome située dans le sud des Alpes en Italie, avait ensuite autorisé son abattage. Il avait pris les ours en grippe suite à la mort d'Andrea Papi. Ce jeune joggeur de 26 ans avait été mortellement attaqué par une ourse, identifiée comme étant Jj4, le 5 avril dernier alors qu'il pratiquait son sport dans les sentiers de randonnées des montagnes de la province du Trentin.
Les ours sont de plus en plus nombreux dans cette région. En effet, au début des années 1990, il ne restait que 3 ours plutôt âgés dans cette province d'Italie. Entre 1996 et 2004, les autorités ont alors mis en place un plan de réintroduction de l'ours, baptisé "Life Ursus". Ce plan prévoyait 50 plantigrades au total. Mais ils sont actuellement bien plus nombreux.
Sur l'ensemble du territoire italien, entre 120 et 200 ours sont dénombrés, principalement dans la province du Trentin et des Abruzzes. "Un nombre trop important pour assurer la cohabitation" avec l'homme d'après Maurizio Fugatti. Avant de poursuivre : "Il est donc opportun de ramener ce chiffre dans les plus brefs délais à ce qui était prévu au départ".
Évidemment, la mort de l'ours Sonny a ému de nombreuses associations de défense de la faune et notamment l'Organisation internationale de protection des animaux (OIPA) qui dénonçait "une politique aveugle et ennemie des animaux […] qui ne protège pas la biodiversité". Pourtant avant de l'abattre, les autorités avaient effectué une vingtaine de tentatives de dissuasion, qui n'a malheureusement pas aboutie.