Un nouvel aéroport pour les long-courriers au Groenland : quelles conséquences sur le tourisme de demain ?

Le Groenland dispose désormais d’un premier aéroport international aux abords de Nuuk, la capitale, permettant des connexions directes avec l’Europe et les Etats-Unis. Une volonté de booster le tourisme qui n’est pas sans risque pour l’environnement de ce territoire déjà impacté par le réchauffement climatique.

Le port de Nuuk avec ses immeubles et ses maisons en bois colorés
Le port de Nuuk avec ses immeubles et ses maisons en bois colorés

A partir du 28 novembre, touristes et locaux n’auront plus à faire escale à Kangerlussuaq, ancienne base militaire américaine, pour atteindre Nuuk, la capitale du Groenland. Le nouvel aéroport peut désormais accueillir les longs-courriers, rendant possible les liaisons avec l’étranger.

Le Groenland, qui voit son nombre de touristes augmenter de 9% par an depuis plusieurs années, veut développer les opportunités commerciales et accroître le tourisme sur son territoire.

Un tourisme à fort impact

Le Groenland est une île immense de 57 000 habitants rattachée au Danemark. Ce territoire autonome est situé entre l'Atlantique Nord et l'océan Arctique, largement au-dessus du cercle polaire arctique. Il offre des paysages englacés uniques et on peut y observer des phénomènes naturels extraordinaires tels que le soleil de minuit en été et les aurores boréales en hiver. La majorité de sa population vit le long des côtes libres de glace et bordées de fjords, en particulier dans le sud-ouest.

Développer une telle destination nécessite de réfléchir à l’image et à l’avenir d’un paysage post-arctique

Le tourisme représente près de 10% du PIB groenlandais. Mais il affecte ces territoires fragiles en contribuant à la détérioration des glaciers, déjà impactés par le réchauffement climatique. « Développer une telle destination nécessite de réfléchir à l’image et à l’avenir d’un paysage post-arctique, dans lequel les reliefs enneigés, les ours polaires et les banquises ne sont plus », avertit Emmanuel Salim, maître de conférences en géographie à l’université de Toulouse.

Des liaisons avec l’Europe et l’Amérique du Nord

La capitale Nuuk, située au sud-ouest de l’île, n’était jusqu’ici accessible qu’aux petits avions à hélices. Pour se rendre à l’étranger, ces appareils devaient se rendre à plus de 300 kilomètres au nord, jusqu’à l’ancien aéroport militaire de Kangerlussuaq, qui dispose d’une plus large piste.

L'aéroport de Kangerlussuaq
L'aéroport de Kangerlussuaq

A partir du 28 novembre, des vols directs vers Copenhague sont prévus, pouvant accueillir plus de 300 passagers. Au printemps, l’aéroport de Nuuk prévoit d’ouvrir deux autres liaisons avec le Danemark : Aalborg et Billund. Une liaison avec New York et une autre avec Ottawa sont également prévues pour l’été 2025.

Stimuler l’économie locale et ouvrir le territoire au monde

Deux autres projets d’aéroports internationaux sont en cours au Groenland : à Ilulissat, à l’ouest - une région réputée pour ses majestueux icebergs - et à Qaqortoq, la plus grande ville du sud du Groenland. Ceux-ci devraient être opérationnels pour fin 2026.

L'économie du Groenland dépend largement du secteur public et de la pêche ; la plupart des biens doivent être importés. Les responsables politiques espèrent ainsi que ces nouvelles infrastructures donneront un coup de fouet à l’économie locale en développant des secteurs tels que l'exploitation minière et le tourisme.

De leur côté, les jeunes groenlandais se réjouissent de pouvoir voyager plus facilement après s’être sentis longtemps coupés du monde.

Sources :

https://www.lefigaro.fr/economie/le-groenland-ouvre-une-nouvelle-piste-d-atterrissage-pour-attirer-davantage-de-touristes-20241105

https://www.lesoir.be/630873/article/2024-10-21/le-groenland-va-ouvrir-son-premier-aeroport-international-des-connexions

https://fr.businessam.be/groenland-nouvel-aeroport-boom/

https://www.bbc.com/news/articles/cy4dz7l181wo

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