Égypte : un nouveau sarcophage inhumé découvert à Louxor ! Que révèle-t-il ?
Le 16 décembre dernier, les chercheurs français de l’Université de Strasbourg, de front avec ceux de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) ont fait une découverte fascinante : un sarcophage réinhumé, datant du Moyen Empire. Il s’agit du sixième cercueil trouvé sur ce site.
Pour les chercheurs, il s’agit là d’une mise à jour de taille, concernant les rites funéraires en Égypte Antique. Pour Frédéric Colin, directeur de l’Institut d’égyptologie de l’Université de Strasbourg, celle-ci apporte un éclairage important sur la manière dont « les Égyptiens anciens se comportaient vis-à-vis du corps momifié et des sépultures de leurs ancêtres lorsqu’ils découvraient des cercueils anciens et qu’ils devaient les exproprier de leur lieu de dernier repos à l’occasion de grands travaux publics. »
Une découverte in extremis
C’est à la fin de deux mois de recherches à Louxor, en Égypte, alors que ces dernières semblent terminées, que les chercheurs font cette trouvaille. Un sarcophage réinhumé, datant du Moyen Empire. C’est donc le sixième sarcophage de la liste. Des premières recherches, effectuées entre 2018 et 2019, ont effectivement eu lieu sur le même site et ont permis la découverte de cinq cercueils, datant eux, du Nouvel Empire, période allant du XIVe siècle au IXe siècle avant J.-C. Face à ces trésors enfouis, qui étaient également des réinhumations, les scientifiques ont continué sur leur lancée, afin de savoir s’il s’agissait de cas isolés ou non. L’objectif de cette ultime fouille est donc évident : déceler la nature des précédentes investigations.
Des couches stratifiées de huit mètres d’épaisseurs
Les fouilles de couches stratifiées accumulées pendant plus de 3000 ans ont duré, en totalité, plus de six mois. Pas moins de trois campagnes de fouilles ont été lancées. Les couches représentent plus de huit mètres d’épaisseur. Un travail titanesque, mais le jeu en vaut largement la chandelle, pour les chercheurs. Ces derniers espèrent obtenir des réponses à leurs questions et en apprendre plus sur cette pratique égyptienne ayant eu lieu sous le règne du pharaon Thoutmosis III, consistant donc à réinhumer les cercueils.
Mais la dernière découverte met en lumière un fait étonnant, qui distingue le dernier cercueil des précédents. Il semble que tous les sarcophages ne soient pas logés à la même enseigne, en ce qui concerne le soin porté à la réinhumation. Ce n’était pas identique en fonction du défunt. Le chercheur explique que « l’individu du Moyen Empire (fin 21e siècle - fin 18e siècle avant notre ère) est enterré en pleine terre de façon moins soigneuse que les individus du début de la 18e dynastie (16e siècle avant notre ère) ».
En somme, les experts s'interrogent sur l’intérêt porté à la sépulture en fonction du statut socio-économique du défunt. Frédéric Collin l’affirme, il semblerait que le sarcophage retrouvé le mois dernier, datant du Moyen Empire, indique un statut moins important.
Des recherches prévues pour la fin 2025
Le cercueil est actuellement placé en lieu sûr à Louxor, protégé par une boîte en bois fabriquée sur-mesure et sera étudié plus en détails dès la fin de l’année. Une étude fait « en collaboration avec des archéoanthropologues en modélisant en 3D toutes les étapes de la recherche, comme [l’]équipe le fait systématiquement depuis 2018 », a précisé le directeur, qui a également participé à la mission.
Références de l’article :
À Louxor en Égypte, un sarcophage exhumé par une équipe française
À Louxor en Égypte, un sarcophage réinhumé découvert par des équipes françaises
Fouilles en Égypte : un sarcophage découvert à Louxor par des chercheurs français