Un jour sans fin : pourquoi le ciel reste-t-il désespérément gris sur une bonne partie de la France ?

Une grande moitié Nord de la France vient de connaître un début de semaine très gris, entre grisaille et brouillard, parfois sans la moindre minute d'ensoleillement. Comment expliquer cette situation météo qui joue sur le moral ?

Et ça continue, encore et encore... 50 nuances de gris, sur une bonne partie Nord de la France, depuis dimanche dernier. Hier, mercredi, toutes les régions du Nord de la Loire et du Grand-Est étaient encore sous la grisaille, ce que l'on pourrait appeler une tartine de nuages bas, avec localement des brouillards tenaces, incapables de se dissiper.

Après un novembre déjà très gris, de nombreuses villes n'ont connu qu'une heure de soleil par jour en moyenne sur la première décade de décembre. Charleville-Mézières, dans les Ardennes, n'a ainsi reçu que 5 heures de soleil sur cette période, Paris 12h, Brest et Nancy 11h. Un déficit de soleil qui joue sur notre moral et créé des carences en vitamine D. Comment expliquer ce gris persistant ?

Un responsable bien connu en hiver

Si l'impression de vivre un jour sans fin vous guette, le gris de ces deux derniers jours n'est pourtant pas le même que celui du week-end dernier. Dimanche et lundi, la grisaille correspondait à des nuages de plus haute altitude en lien avec les perturbations de la tempête Darragh qui a traversé le pays. Depuis mardi, ce sont bel et bien des nuages bas qui nous concernent, entre grisaille et brouillard.

À cette période de l'année, le soleil est à son point le plus bas dans l'atmosphère, à l'approche du solstice d'hiver, il n'a donc presque plus de pouvoir réchauffant pour dissiper cette grisaille.

Pourtant, habituellement, lorsque le vent s'oriente à l'Est ou au Nord-Est sous un anticyclone en hiver, c'est un temps sec, ensoleillé et froid qui s'annonce. Pas cette fois-ci : l'anticyclone, positionné sur les îles britanniques, a emprisonné l'humidité résultant des perturbations de Darragh, la plaquant au sol, dans ce qu'on appelle "les basses couches" de l'atmosphère.

Par ailleurs, si ces hautes pressions sont puissantes au niveau du sol, elles ont connu une petite faiblesse en altitude, et dans ce flux d'Est, elles ont apporté de l'air humide et froid, sous la forme d'une goutte froide, depuis l'Europe de l'Est. Un nouvel apport d'humidité donc, à nouveau plaqué au sol sous l'anticyclone agissant comme couvercle.

Lorsque l'air froid est plaqué au sol, l'humidité qu'il contient se condense beaucoup plus vite, sous la forme de nuages. Or, à cette période de l'année, le soleil est à son point le plus bas dans l'atmosphère, il n'a presque plus de pouvoir réchauffant pour dissiper cette grisaille. C'est ainsi que décembre est généralement le mois le moins ensoleillé de l'année (comme en 2022).

Carte nébulosité jeudi 12 décembre 14h
Ce jeudi 12 décembre après-midi, la couche de grisaille devrait enfin se morceler en Bretagne, Pays-de-la-Loire et une partie du Centre-Val-de-Loire.

Malgré cette triste semaine, les nouvelles pourraient s'annoncer bonnes pour cet après-midi et demain. En effet, à la faveur d'un assèchement de la masse d'air, via un changement d'orientation des vents, cette couche de grisaille pourrait se dissiper un peu plus que les jours précédents, notamment en Bretagne et sur le Grand-Est. Affaire à suivre, avant un samedi à nouveau très gris...

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