Turbulences en avion : le réchauffement climatique augmente leur fréquence !
Selon une étude britannique datant de 2020, les turbulences en avion sont en augmentation. Le dérèglement climatique en serait la cause.
Si vous avez peur en avion et en particulier des secousses, ça ne risque pas de s'améliorer avec le temps. D'autant plus que le dimanche 26 mai dernier, un Boeing de la compagnie Qatar Airways a traversé une zone de violentes turbulences, faisant 12 blessés parmi les passagers et le personnel navigant lors d'un trajet reliant Doha (Qatar) à Dublin (Irlande).
Malheureusement, ces turbulences deviennent de plus en plus fréquentes et durent de plus en plus longtemps. Car selon une étude menée par des chercheurs anglais en 2020, le nombre et la durée des turbulences en avion sont en hausse à cause (encore et toujours !) du réchauffement climatique ! Comment l'expliquer ce phénomène ?
Comment se créent les turbulences ?
Il est assez facile de faire le lien entre le réchauffement climatique et les turbulences en avion. Pour faire le rapprochement entre les 2, il faut déjà comprendre quand surviennent les turbulences lors d'un vol. Pour qu'on ressente ces secousses durant le voyage (parfois assez impressionnantes !), il faut que 2 courants d’airs de vitesse, de chaleur et de sens différents se rencontrent. Ce phénomène porte un nom : le cisaillement du vent.
Qui, lorsque l'on est passager (bien attaché...) donne la sensation que l'avion tombe, plus ou moins brutalement, à la verticale et que l'on traverse comme un trou d'air. Or, même si les pilotes sont totalement habitués à ce type de phénomène, il risque d'être beaucoup plus fréquent et de durer plus longtemps à l'avenir. Car plus l'air est chaud et plus le cisaillement du vent augmente.
Comme son nom l'indique, le réchauffement climatique augment les températures globales... Et ce n'est pas la seule conséquence du dérèglement dans le domaine de l'aviation. Le changement climatique peut également empêcher les avions de décoller. Un avion de l'aéroport de Phoenix aux États-Unis n'a pas pu décoller en 2017, car il faisait 48°C, la température maximale d'exploitation pour les plus gros avions.
Une hausse de 50% en 40 ans !
Grâce aux données atmosphériques, les scientifiques de l'université de Reading, au Royaume-Uni, et à l'origine de l'étude, ont prouvé que ces turbulences dites "en air clair" - à savoir, quand il n'y a ni orage, ni nuages - avaient augmenté de 50% en 40 ans ! Au dessus de l'océan Atlantique, couloir aérien très fréquenté, les fortes turbulences annuelles étaient de 17 heures en 1979 et sont passées à 27 heures en 2020 !
Les chercheurs anglais insistent : ce phénomène va s'amplifier avec le temps (dans les 2 sens du terme). Comptez environ 10 minutes de turbulences en moyenne lors d'un vol de Paris (France) à New-York (États-Unis). D'ici 2050, ces sensations de trous d'air dureront plutôt entre 20 à 30 minutes. Malgré quelques événements plus violents comme celui du 26 mai dernier, sachez que les avions sont conçus pour résister aux turbulences les plus sévères.
Les phénomènes très violents voire mortels sont rares. Mais même s'ils sont, dans la plupart des cas anecdotiques, ces turbulences aériennes coûtent très chères à l'industrie de l'aviation : entre 150 et 500 millions de dollars par an, juste pour les États-Unis, révèle le rapport britannique.