Trajets en avion : bientôt une taxe "grands voyageurs" ? Qui serait visé par ces billets plus chers ?

Une taxe "grands voyageurs" pour pénaliser les "riches urbains" prenant l'avion : c'est ce que propose l'association Réseau Action Climat afin de diminuer le trafic aérien. Qui serait concerné par cette mesure, encore à l'état de projet ?

Voyage avion prétexte
D'après le Réseau Action Climat, les trajets en avion sont surtout choisis "par les personnes aisées, urbaines, diplômées et plutôt jeunes pour partir en vacances".

C'est une proposition qui fait déjà débat : l'association Réseau Action Climat a envisagé le 23 septembre dernier la mise en place d'une "taxe grands voyageurs" visant les "riches urbains"' prenant l'avion. Qui serait concerné par cette mesure, et pour quelle hausse du prix du billet d'avion ? Quel serait l'impact de ce projet contesté sur les émissions de gaz à effet de serre ?

Un système de "miles" à l'envers

Selon l'association Réseau Action Climat, la baisse du trafic aérien serait le seul moyen efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur, émissions responsables du réchauffement climatique. Par ailleurs, d'après leurs recherches, les 20% des ménages les plus riches sont responsables de 42% des émissions du secteur aérien, majoritairement pour leurs loisirs et leurs vacances.

La taxe "grands voyageurs" proposée par le Réseau Action Climat serait donc destinée à faire payer plus chers les gros pollueurs, dans le but de pénaliser "les riches urbains". Selon l'étude de l'association, rentrent dans cette catégorie "les personnes aisées, urbaines, diplômées et plutôt jeunes" qui utilisent le transport aérien pour partir en vacances.

Comment fonctionnerait cette taxe ? Il s'agirait donc de viser ceux qui voyagent le plus : c'est l'inverse du système de "miles", qui fidélise les clients qui voyagent le plus en leur offrant des prestations gratuites auprès de leur compagnie aérienne après un certain nombre de kilomètres cumulés. Ici, plus un passager prendrait l'avion, plus le prix de son billet à l'unité augmenterait.

Vers une baisse de 13% des émissions ?

Cette taxe n'est pour le moment qu'une proposition injectée dans le débat public, et d'ailleurs les partis politiques participant à la fragile et sans doute éphémère coalition gouvernementale de Michel Barnier ne s'en sont pas saisis. Selon le Réseau Action Climat, cette taxe permettrait en tout cas d'améliorer la justice fiscale entre les Français mais aussi de relancer le ferroviaire.

Leurs modélisations révèlent en effet que cette taxe, qui ferait peser l'effort sur les passagers les plus réguliers, permettrait de générer 2,5 milliards d'euros de recettes : intéressant dans un contexte de disette budgétaire. Au total, cette mesure, si elle était appliquée, permettrait une baisse de 13,1% des émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien.

Alors que le secteur aérien représentait 7% des émissions françaises de CO2 en 2019, l'association estime qu'il est urgent d'agir, alors que des solutions comme les biocarburants sont jugées "insuffisantes" pour respecter l'Accord de Paris. D'autres pistes (d'atterrissage) émergent, comme l'interdiction des jets privés, la suppression des vols courts ou l'instauration d'un quota de vols annuels.

Référence de l'article :

Avion : Réseau action climat veut viser "les riches urbains" avec une taxe "grands voyageurs" - HuffPost

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