Tondre sa pelouse durant le mois de mai, une mauvaise idée pour la biodiversité ?

Ne pas tondre sa pelouse durant le mois de mai est de plus en plus répandu au Royaume-Uni grâce à la compagne de communication de l'association Plantlife, mais le mouvement se propage également en France, ce qui est très bénéfique pour la biodiversité.

Tondeuse
Ne pas tondre sa pelouse durant plusieurs semaines est très bénéfique pour la biodiversité, permettant à de nombreuses espèces de plantes sauvages de se développer librement et aux insectes pollinisateurs de profiter de sources de nectar et de pollen bien plus nombreuses

Après une campagne menée par une association de défense des plantes sauvages, de plus en plus de citoyens britanniques ont fait le choix de ne pas tondre leur pelouse durant le mois de mai, une initiative qui s'étend également à d'autres pays, dont la France.

Une initiative importante pour la biodiversité

L'association britannique Plantlife a lancé ces dernières années une campagne de communication visant à dissuader les propriétaires d'espaces extérieurs et jardiniers à ne pas tondre leur pelouse durant le mois de mai. Ne pas tondre sa pelouse permet en effet de laisser une chance aux fleurs sauvages et ainsi permettre d'améliorer la biodiversité dans nos jardins.

Plantlife incite également les propriétaires de jardins à compter les fleurs qui y poussent et de les enregistrer dans le cadre de son projet « No Mow May » (pas de tonte en mai) afin de recenser les espèces pouvant s'épanouir dans un espace naturel non influencé par l'Homme. L'association conseille également aux britanniques de tondre moins tout au long de l'été et, si possible, de laisser une partie de son jardin à l'état sauvage.

Si cette initiative était auparavant cantonnée aux îles britanniques, celle-ci s'étend petit à petit à d'autres pays d'Europe, dont la France, toujours dans le but de favoriser la biodiversité. En effet, des études ont démontré qu'une forte baisse de la population d'insecte était observée en France depuis 20 à 30 ans, à hauteur de 70 à 80% selon les estimations, ce qui est énorme !

Ce déclin serait notamment dû aux pesticides utilisés pour le jardinage, aux activités humaines en général mais aussi la perte de ressources et d'habitats selon Alexandre Barraux, chargé de recherche au sein de l'ONG Pollinis. Ainsi, stopper ces activités dans nos jardins au moins durant un mois au printemps serait on ne peut plus bénéfique pour la nature en général.

Des effets bénéfiques pour la faune et la flore

Selon les chiffres fournis par Plantlife, le No Mow May serait de plus en plus suivi par la population britannique. D'après un sondage, un changement radical d'attitude envers la gestion des pelouses serait en effet en cours au Royaume-Uni. En effet, environ 78% des participants affirment n'avoir pas tondu leur pelouse durant un mois l'année dernière, une augmentation de 33% par rapport au début de ce mouvement en 2019.

Les effets bénéfiques sur la biodiversité des jardins britanniques sont de ce fait de plus en plus visibles. D'après l'ONG, les plantes considérées par beaucoup comme des mauvaises herbes comme les pissenlits représentent une source de nectar importante pour les insectes pollinisateurs, dont bon nombre sont aujourd'hui menacés.

Laisser l'herbe pousser de manière naturelle permet ainsi de créer un habitat qui profitera grandement à ces insectes pollinisateurs. Selon l'association une zone de 100m² de pelouse non tondue produirait assez de pollen et de nectar pour nourrir six couvains d'abeilles et six bourdons chaque jour.

Cette initiative est également bénéfique pour de nombreuses espèces de plantes sauvages. D'après Plantlife, les personnes qui ont laissé leur pelouse s'épanouir ont constaté l'apparition de plus de 250 espèces de plantes comme la fraise des bois, l'ail des ours ou encore certaines variétés plus rares comme la fougère et les orchidées à ailes vertes.

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