Tempêtes solaires : le nombre d'aurores boréales va-t-il exploser en France
Des aurores boréales ont de nouveau été observées ce 23 avril sur la France après un premier épisode à la fin du mois de février. Avec l'augmentation de l'activité solaire, ce phénomène pourrait se montrer encore plus fréquent dans les prochains mois.
De nouvelles aurores boréales ont été observées le soir du 23 avril 2023 sur la France avec un ciel s'illuminant temporairement jusqu'au Sud du pays. Ces aurores interviennent seulement quelques semaines après que des aurores aient déjà été visibles sur une partie du Nord du pays à la fin du mois de février dernier.
Un phénomène très peu fréquent en France
Phénomène déjà peu fréquent à nos latitudes, celles-ci ont donc été visibles à l'œil nu temporairement jusqu'au Sud de la France en soirée du 23 avril, ce qui est encore plus rare et n'arrive en général qu'une fois tous les 10 ans.
Magnifique spectacle encore en cours ! Pour ceux qui ont la chance d'avoir un ciel dégagé vers le nord et sans pollution lumineuse ! Foncez
— Kévin Leclercq (@EatMyStorm) April 23, 2023
Prise de vue en Lorraine hier soir #aurore #meteo #lorraine @LEstRepNancy @bleusudlorraine @F3Lorraine @KeraunosObs @infoclimat pic.twitter.com/NZmCmR87Dk
L'aurore boréale est provoquée par l'interaction entre les gaz éjectes du soleil lors d'une éruption et le champ magnétique terrestre. Lorsque celles-ci entrent en contact avec le champ magnétique, elles s'excitent et produisent de la lumière qui est bien plus régulièrement visible près des pôles, le champ magnétique les concentrant sur ces secteurs.
C'est pour cela que ce phénomène reste rare en France, notre pays est en effet situé trop loin du pôle Nord pour en observer régulièrement, contrairement aux pays du Nord de l'Europe comme l'Islande, la Suède ou la Norvège qui observent bien plus fréquemment de superbes nuits d'aurores boréales.
Toutefois, il arrive que ces aurores boréales se propagent bien plus au Sud comme ce fut le cas ce 23 avril ou entre les 27 et 28 février dernier. En effet, l'étendue spatiale de ces aurores dépend de la puissance des éruptions solaires se dirigeant vers la Terre. Lorsqu'une puissante éruption apporte une importante quantité de particules vers la Terre, le champ magnétique n'est plus suffisamment puissant pour les concentrer près des pôles et le cercle auroral (secteur où se produisent les aurores autour des pôles) s'étend donc plus franchement vers le Sud.
This is INSANE! WE ARE ALMOST AT A KP 9!
— JWeiland (@JPWeiland) April 23, 2023
The last time we reached Kp 9 was 20 years ago. This is the strongest geomagnetic storm in 20 years?!
If you are in Europe, go outside right now and look north! pic.twitter.com/Vbyfpvw26E
Ce fut par exemple le cas ce 23 avril. Suite à une importante éruption solaire, le cercle auroral s'est étendu bien plus au Sud qu'à l'accoutumée et a permis aux aurores d'être visibles sur des secteurs très peu habitués à en observer. Les aurores ont par exemple pu être observables sur une large partie des Etats-Unis ce soir là et même jusqu'en Californie.
De nouvelles aurores dans les prochains mois ?
L'activité solaire doit se montrer importante pour que de nouvelles aurores soient observées sur la France. Le soleil observe un pic d'activité à peu près tous les 11 ans, c'est à dire que le nombre d'éruptions solaire observe un pic régulier par période de 11 ans. Le minimum d'activité solaire a été observé entre 2018 et 2021 mais son activité ne cesse de s'accentuer depuis avec des éruptions se montrant de plus en plus nombreuses avant le prochain pic attendu en 2025.
Lactivité solaire connaîtra un pic dactivité vers 2025 (elle suit des cycles dune dizaine dannées), on devrait donc de nouveau observer ce phénomène. pic.twitter.com/ehyFFjeVig
— GRZ (@GuillaumeRozier) April 24, 2023
"En ce moment (et jusqu’au pic de 2025, donc), le nombre de tempêtes solaires va augmenter et donc ce gaz chaud (plasma) et magnétique sera éjecté du soleil plus régulièrement, et ainsi la probabilité d’aurores boréales sera plus importante, si ces éjections tombent vers la Terre", expliquait Éric Lagadec, Astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Le prochain pic étant attendu dans un peu moins de deux ans, il est donc probable que de nouvelles importantes éruptions projettent des particules solaires vers la Terre et engendrent de nouvelles aurores dans les prochains mois.
Il est toutefois quasiment impossible de définir la période exacte durant laquelle les prochaines aurores boréales seront observées en France, celles-ci dépendant de l'intensité des éruptions se produisant à 150 millions de kilomètres de la Terre mais également du fait que celles-ci se dirigent ou non vers notre planète. Néanmoins, les chances d'en observer vont progressivement augmenter dans les prochains mois avant le pic attendu en 2025, ce qui laisse présager de nouvelles belles soirées ou nuit colorées dans notre ciel français.