Tempête Louis : des vents à plus de 130 km/h, une victime et jusqu’à 90.000 foyers sans électricité
La dépression Louis a généré de fortes intempéries au cours de la journée de jeudi sur plus de la moitié du territoire, entre violentes rafales de vent et abondantes précipitations. Quelques dégâts sont à signaler tandis que plusieurs cours d’eau sont entrés en crue, notamment dans le centre-ouest.
C’est une météo particulièrement agitée qui a concerné une grande partie du pays ce jeudi, en liaison avec le passage de la dépression officiellement baptisée Louis. Le premier paramètre associé à cette dégradation a été le vent qui a soufflé en tempête dans une large moitié nord et près des Pyrénées, et pas seulement dans les 26 départements qui avaient été placés en vigilance orange. Sur les côtes, les rafales ont atteint 138 km/h sur l’île de Groix (Morbihan), 135 km/h à la Pointe de Chemoulin (Loire-Atlantique) ou encore 127 km/h à Belle-Île-en-Mer et sur l’île de Ré. En altitude aussi, les vents ont été particulièrement puissants avec jusqu’à 141 km/h à Iraty, dans les Pyrénées-Atlantiques (1427 m).
Dans l’intérieur des terres, les plus violentes bourrasques ont été mesurées en Vendée, dans la Marne, dans les Hauts-de-France ou encore au pied des Pyrénées. Parmi elles, on retiendra les 125 km/h de Sainte-Gemme-la-Plaine (85) et de Saulty (62), les 123 km/h de Chouilly (51) ou encore les 122 km/h de Bernaville (80) et de Tarbes (65) qui, au passage, égalise son record mensuel datant du 7 février 1996. Plus largement, de nombreuses rafales supérieures à 100 km/h ont été mesurées dans les régions septentrionales avec, notamment, 113 km/h à La Roche-sur-Yon ; 108 km/h à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à Poitiers et à Lille ; 106 km/h à Lyon, 104 km/h à Nantes et à Caen ou encore 103 km/h à Angers.
Sous l’effet des vents violents et en raison de sols totalement détrempés, de nombreuses chutes d’arbres ont été observées. Les sapeurs-pompiers sont ainsi intervenus à des dizaines de reprises, essentiellement dans les départements de l’ouest et du nord du pays. Comme souvent dans ce genre de situation, des restrictions de circulation avaient été mises en place sur les ponts de Normandie, de Tancarville ou de Cheviré ainsi que ceux reliant les îles au continent (Oléron, Ré, Noirmoutier). De même, les liaisons maritimes ont été fortement impactées une grande partie de la journée en Normandie, en Bretagne, en Pays-de-la-Loire ainsi qu’en Charente-Maritime.
En soirée, Enedis annonçait jusqu’à 90.000 foyers privés d’électricité à la suite du passage de la tempête Louis. Les régions les plus touchaient étaient alors les Hauts-de-France avec plus de 25.000 foyers sans courant puis le Centre-Val de Loire (20.000), la Normandie (13.000) et les Pays-de-la-Loire (12.000). Ce matin, encore 35.000 clients d’Enedis n’avaient pas retrouvé la lumière. Autre phénomène qui a accompagné la dépression Louis : les précipitations. Elles ont été particulièrement abondantes, en particulier entre la Vendée et les Deux-Sèvres, deux départements qui avaient été placés en vigilance orange pluie-inondation.
En l’espace de 24 heures, il est localement tombé l’équivalent d’un mois de pluie avec, notamment, 79 mm à Secondigny (79), 63 mm à Pougne-Hérisson (79), 57 mm à Surin (79) ou encore 55 mm à Antigny (85). Alors que ces dernières semaines avaient été également très humides, les cours d’eau n’ont pas tardé à réagir et plusieurs sont entrés en crue rapidement, comme la Sèvre Niortaise. Une victime est malheureusement à déplorer dans les Deux-Sèvres. Un automobiliste s’est engagé sur une route barrée en raison des inondations. Son véhicule a alors été emporté par les eaux du Chambon en crue avant d’être arrêté par les arbres. Âgé de 52 ans, le conducteur n'a pas survécu.