Tempête de poussière : des dizaines d'hospitalisations en Irak !
Jeudi 7 avril dernier, une violente tempête de poussière a traversé l'Irak. Cet épais nuage orange a causé l'annulation de nombreux vols et aussi l'hospitalisation de plusieurs dizaines de personnes dans le pays.
C'est au nord de l'Irak que tout a commencé. L'épais nuage de poussières et de sable s'est formé dans les régions du nord du pays jeudi 7 avril 2022. Avec une visibilité quasi-nulle à cause d'un épais filtre orangé, tous les vols desservant Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, ont été annulés.
La tempête de poussière a poursuivi son périple en descendant dans le sud du pays. Après Erbil, elle a ensuite englouti la capitale : Bagdad et s'est même invitée dans les villes plus au sud comme Nasiriyah.
Dans les rues de la capitale, les immeubles et autres habitations ainsi que les véhicules étaient recouverts d'une pellicule de couleur ocre, comme l'ont relayé des journalistes de l'AFP (Agence France-Presse).
L'épais nuage de poussière a provoqué "des dizaines d'hospitalisations à travers l'Irak en raison de problèmes respiratoires" a déclaré samedi 9 avril, Saïf al-Badr, porte parole du ministère de la Santé du pays.
Visibilité très limitée, yeux rougis par la poussière, lumière comme dans un filtre orange et respiration difficile dans les zones touchées, telles sont les conséquences de cette tempête qui n'est pas la première et ne sera pas la dernière selon les services météorologiques irakiens.
Amer al-Jabri, directeur du bureau météorologique d'Irak, explique que ces tempêtes de poussières n'étaient pas un phénomène rare dans ce pays, surtout au printemps. Mais avec le changement climatique, elles deviennent de plus en plus fréquentes.
Il y a un risque "d'augmentation des tempêtes de poussière en raison de la sécheresse, de la désertification et de la baisse des précipitations (...) qui fragilisent la couverture végétale", avertit-il. Cette couverture végétale est nécessaire car elle permet d'atténuer les effets de ces nuages de poussière.
L'Irak est un pays du Proche-Orient particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Ces dernières années, le pays a enregistré des précipitations records et des températures élevées, au-dessus des 50°C pendant la période estivale et durant plusieurs jours d'affilée.
Les experts alertent sur le fait que ces facteurs menacent d'un désastre social et économique dans ce pays déjà déchiré par la guerre. En novembre dernier, la Banque mondiale estimait que l'Irak pourrait subir une baisse de 20% de ses ressources en eau d'ici 2050 en raison de la crise climatique.