Tempête Bella : des vents à 140 km/h, des congères de 2 m en Auvergne
La dépression Bella qui a circulé sur les îles britanniques a également généré des conditions météo très agitées en France avec des vents violents, de fortes pluies et des chutes de neige abondantes à basse altitude.
Une fin d’année agitée ! Avec la dépression baptisée Bella par les services météo britanniques, la pression a fortement chuté en l’espace de 48 heures avec à peine 970 hPa relevés en bord de Manche. Première conséquence de cette différence de pression atmosphérique : les vents ont soufflé violemment. Ce fut particulièrement le cas en journée de dimanche avec des rafales souvent supérieures à 120 km/h sur les côtes et autour de 100 km/h dans l’intérieur des terres. La Bretagne et la Normandie ont été les premières régions touchées avec des pointes atteignant 141 km/h à la Pointe de Penmarch (Finistère) ou encore 142 km/h à Barfleur (Manche).
Dans l’après-midi de dimanche, les vents les plus violents ont ensuite touché les Hauts-de-France avec des valeurs affichant 143 km/h à l’anémomètre du Cap Gris-Nez (Pas-de-Calais) tandis que des rafales proches de 100 km/h ont été relevées dans l’intérieur des terres. C’est d’ailleurs dans le département du Nord où les dégâts ont été les plus impressionnants avec de nombreuses chutes d’arbres et des tuiles envolées. Une toiture a même été totalement arrachée par la puissance des bourrasques à Auberchicourt, près de Douai. Au plus fort de la tempête, 18 000 foyers ont été privés d’électricité dans ces régions.
Au fil des heures, Bella a continué sa progression en direction des régions centrales et du Grand Est, privant alors de lumière 34 000 foyers en soirée de dimanche. Au passage, l’Île-de-France n’a pas été épargnée avec des pointes à près de 100 km/h, jusqu’à 97 km/h dans les rues de la capitale. Une rafale à 146 km/h a même été relevée au sommet de la Tour Eiffel, occasionnant quelques chutes d’arbres ici ou là. Lundi matin, les bourrasques restaient fortes au passage des grains en Bretagne avec encore des pointes à 130 voire 140 km/h. Même constat sur le littoral aquitain et en Corse où de fortes vagues étaient redoutées. Ainsi, le bâtiment remorqueur des Phares et Balises de la Marine Nationale s’est échoué dans la baie d’Ajaccio.
Outre les vents et les vagues, Bella a également apporté de fortes précipitations. Si elles se sont le plus souvent produites sous forme de pluie en plaine, la neige est en revanche tombée en abondance en montagne. Ce fut particulièrement le cas sur le Massif Central avec souvent de 20 à 30 cm tombés en une douzaine aux alentours des 700 à 800 mètres d’altitude, perturbant fortement la circulation sur l’A75 et l’A89 et sur tout le réseau secondaire. Dans l’Aubrac, les quantités de neige ont été encore plus importantes avec de 50 à 60 cm relevés à 1000 mètres et davantage encore à proximité des sommets.
Ces chutes de neige se sont accompagnées de violentes rafales de vent qui ont ainsi créé d’énormes congères. Certaines d’entre elles ont dépassé les 2 mètres en altitude, coupant du monde plusieurs villages entre le Cantal et le Puy-de-Dôme. Quelque 18 000 foyers étaient par ailleurs sans électricité lundi matin alors que la neige faiblissait progressivement. Toutefois, la vigilance restait de mise car un nouveau renforcement des précipitations était annoncé pour la soirée.