France : une vague de froid est-elle possible avant la fin du mois ?
Alors que la fraîcheur est particulièrement marquée depuis quelques jours avec la premières gelées blanches de la saison jusqu'en plaine, une vague de froid est-elle possible à cette période de l'année ? Éléments de réponses et analyse pour ces prochaines semaines.
Si nous ne sommes qu'en automne, les températures ont visiblement un peu d'avance cette année avec des valeurs actuellement plutôt dignes d'un mois de novembre que d'un mois d'octobre. Les gelées blanches ont déjà fait leur arrivée dans certaines campagnes tandis que la neige est tombée en abondance sur les Alpes et les Pyrénées. Ainsi, doit-on craindre ou peut-on craindre une vague de froid dès le mois d'octobre ? Par définition, ce qui est un épisode de temps froid avec des températures "nettement inférieures" aux normales saisonnières doit durer au moins deux jours consécutifs et concerner une large étendue géographique.
Si elles sont généralement observées durant les mois de décembre, de janvier et de février, elles peuvent toutefois s'avérer tardives et se produire en mars ou, à l'inverse, être précoces et se manifester dès le mois de novembre. Ainsi, une période de temps frais ou froid comme nous connaissons actuellement ne pourra être qualifiée de "vague de froid" à cette période de l'année. Au même titre que des périodes exceptionnellement douces voire chaudes à la fin du printemps ou au début de l'automne, nous parlerons de "températures remarquables ou inhabituelles pour la saison" sans aller au-delà.
En 1974, le mois d'octobre le plus froid jamais enregistré
Si une vague de froid au sens propre ne peut donc pas se produire à cette période de l'année, il y a néanmoins eu par le passé des mois d'octobre exceptionnellement frais. Celui qui détient la palme a eu lieu en 1974 avec en moyenne pour quasiment toutes les régions de France, des valeurs dignes d'une fin novembre. Des gelées précoces sont observées alors que des records de froid sont établis dans le centre-est. Le mercure s'abaisse jusqu'à 0°C à Lyon et Agen, -1°C à Bordeaux, près de -2°C à Mont-de-Marsan et jusqu'à -14°C sommet du Pic du Midi de Bigorre à 2876 mètres d'altitude, dans les Hautes-Pyrénées. Dans ces conditions, il neige en abondance sur tous les reliefs. Les 30 et 31 octobre, les flocons s'invitent jusqu'en plaine entre la Bourgogne et Rhône-Alpes avec 5 cm à Château-Chinon et 8 cm relevés à Roanne.
D'autres coups de froid précoces moins durables et moins généralisés ont pu être observés ces dernières années. En 2015, la France connaissait ainsi sa mi-octobre la plus fraîche depuis une quarantaine d'années avec des valeurs jusqu'à 13°C en dessous des normales. Au meilleur de la journée, le mercure n'était pas parvenu aller au-delà des 2,8°C à Langres, un record pour un mois d'octobre. Les gelées au lever du jour étaient également de la partie avec jusqu'à -3°C en Aquitaine et parfois de nouveaux records mensuels. C'est également en 2015 que Nantes a connu sa gelée la plus précoce depuis le début des mesures en 1945 ! À la fin octobre 2018, c'est la neige qui s'est invitée jusqu'à très basse altitude, à tel point que le bocage normand a même localement blanchi dans le département de l'Orne.
Octobre 2020 ou la fin d'une série de douceur record ?
Au cours des prochains jours, les températures ne poursuivront par leur chute, se stabilisant entre 3 et 5°C en dessous des valeurs dites de saison. Mais il faudra patienter jusqu'en début de semaine prochaine pour que le mercure, aussi bien celui du matin que celui de l'après-midi, reprenne des couleurs. Avec un flux repassant au secteur sud, une nette hausse va ainsi se mettre en place dès lundi prochain avec un gain allant jusqu'à 10°C en moins de 48 heures.
Cette période plus douce que la normale devrait nous accompagner durant toute la dernière décade du mois d'octobre. Elle ne devrait toutefois pas suffire pour inverser la tendance qui s'est dessinée ces derniers jours. Ainsi, octobre 2020 devrait mettre fin à l'exceptionnelle série de 16 mois consécutifs plus chauds que la normale, battant le précédent record qui n'était que de 10 mois consécutifs, de septembre 2006 à juin 2007.