Suite de l’hiver : risque-t-on une pénurie d'électricité en France ?
Depuis la mi-décembre, plusieurs réacteurs nucléaires importants sont à l'arrêt en France pour des raisons de maintenance. Mais cette situation tombe mal à l’approche de la période où la consommation électrique est à son maximum, c’est-à-dire durant les mois de janvier et de février.
Chaque année à l’approche de l’hiver ou au début de la saison durant laquelle la consommation électrique atteint son maximum, une petite musique se fait entendre : va-t-on manquer d’électricité en France ? Une question qui s’est de nouveau posée en début de semaine alors que les températures ont fortement chuté avec des valeurs atteignant localement la barre des -10°C en plaine. Le solstice d’hiver qui a lieu mardi s’est même avéré être le plus froid depuis 15 ans. Ainsi, la ministre de la Transition écologique est montée au créneau pour rassurer, affirmant qu’il n'y aura pas de black-out général d'ici à la fin de l'hiver avec, notamment, un certain nombre de dispositions qui permettront de l'éviter.
16 réacteurs nucléaires sur 56 à l’arrêt
Déjà fragilisé par une flambée des prix, le secteur de l’énergie doit en plus faire face à la fermeture de plusieurs centrales nucléaires. EDF a notamment annoncé l’arrêt des deux réacteurs nucléaires de Chooz (Ardennes) par mesure de précaution et la prolongation de l’arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne) après la détection de défauts sur des circuits de sécurité. Avec ces quatre réacteurs momentanément hors service, les plus puissants du parc, l’inquiétude est donc montée d’un cran. Au total, ce sont donc désormais 16 réacteurs qui sont à l’arrêt sur les 56 que compte le parc français, notamment en raison de dérèglement des agendas de maintenance lié à la crise du Covid-19.
Seulement voilà, lorsque tout le parc fonctionne normalement, il faut quand même importer de l’électricité en hiver. Ainsi, avec une production nationale qui tourne au ralenti, va-t-on tout droit vers un black-out général ? À priori non car il existe un certain nombre de dispositions qui peuvent être mises en place pour éviter d’en arriver là. Des contrats d'effacement ont ainsi été passés avec des entreprises. De manière, en cas de besoin en période de pointe notamment, elles pourront couper leur électricité pendant des délais prévus par les contrats avec à la clé, une contrepartie financière. De même, s'il venait à faire trop froid, il sera possible de baisser un peu la tension de manière quasiment invisible.
Un mois de janvier froid avant le retour de la douceur
Une fois ce tableau dressé, on comprend que les conditions météo des prochaines semaines seront déterminantes. Alors qu’un redoux se manifeste en cette période de Noël, un nouveau refroidissement est envisagé à l’approche du Nouvel An sous l’effet des hautes pressions qui feront leur retour. Selon les derniers scénarios, le premier mois de 2022 s’annonce plus froid que la normale avec un déficit de l’ordre de -1°C à l’échelle nationale. Un flux continental orienté à l’est ou au nord-est maintiendra un temps souvent sec mais froid avec de fréquentes gelées matinales, un peu à l’image de ce qu’il s’est produit en début de semaine.
En revanche, bonne nouvelle pour la fin de l’hiver puisque le retour du flux océanique semble se confirmer pour le mois de février. Ainsi, pluie et vent domineront régulièrement dans une certaine douceur puisque les flux seront orientés à l’ouest ou au sud-ouest. Dans ces conditions, les températures se situeront régulièrement au-dessus des normales de saison. Ainsi, après une période qui pourrait s’avérer délicate durant les premières semaines de 2022 sur le plan électrique, la situation devrait redevenir plus stable à partir de février et pour la fin de l’hiver. À suivre…