Sud-est : les 100 premiers jours de l’année sont historiquement secs !

Alors que les pluies ont un fait un retour remarqué la semaine dernière dans le nord et l’ouest du pays, les régions méditerranéennes sont restées à l’écart des précipitations. En ce milieu de printemps, la sécheresse est même historique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les paysages du sud-est en ce mois d'avril ressemblent déjà à ceux habituellement observés l'été en raison d'une sécheresse record.
Les paysages du sud-est en ce mois d'avril ressemblent déjà à ceux habituellement observés l'été en raison d'une sécheresse record.

Les années se suivent et semblent se ressembler, et pourtant de nouveaux records sont battus. Depuis l’automne dernier, les précipitations boudent les régions du sud-est et en particulier les secteurs situés entre la Provence, le sud des Alpes et la Côte d’Azur. Alors que les épisodes d’intempéries en fin d’année ont essentiellement concerné le Languedoc, la région PACA connaît un important déficit de pluie. À l’aube de la saison estivale synonyme de soleil et de chaleur, la situation inquiète et les prévisions des prochaines semaines ne sont guère encourageantes

Un déficit pluviométrique de plus de 70 %

Avec un cumul moyen de 64 mm à l’échelle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur entre le 1er janvier et le 10 avril, soit sur les 100 premiers jours de l’année, 2022 détient à ce jour la palme du début d’année le plus sec jamais mesuré depuis le calcul de cet indicateur en 1959. La normale sur cette même période est de 228 mm, ce qui représente un déficit de 72 %. Le précédent record de 73,7 mm est ainsi largement battu quand le record des 100 premiers jours les plus pluvieux établi affichait 448 mm en 1978, soit 7 fois plus que cette année !

Dans certaines villes du sud-est, les cumuls de pluie sont encore plus faibles. C’est notamment le cas à Toulon (Var) avec 36,4 mm, à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec 33,6 mm ou encore à Rians (Var) avec à peine une trentaine de millimètres relevés depuis le début de l’année contre une normale de 195 mm et un déficit atteignant 85 %. Conséquence directe du manque de précipitations depuis plusieurs mois, l’indice d’humidité des sols est à son plus bas niveau dans la région, affichant un nouveau record pour une mi-avril.

Déjà des restrictions et des coupures d’eau

Alors que les gelées et la neige étaient encore au rendez-vous en plaine il y a seulement une dizaine de jours, la sécheresse est déjà bien installée dans le sud-est. Et il y a des signes qui ne trompent pas, entre les nombreux départs de feux observés dès le mois de mars, des niveaux de cours d’eau au plus bas comme en plein été et des fontaines qui ne coulent plus dans certains villages de l’arrière-pays provençal. Des restrictions d’usage de l’eau sont d’ailleurs déjà en vigueur dans le Var placé au stade de vigilance, ainsi que dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes dont certaines zones sont placées en alerte.

Aucune pluie n'est attendue d'ici samedi dans le sud-est, avant le retour probable de quelques orages les jours suivants.
Aucune pluie n'est attendue d'ici samedi dans le sud-est, avant le retour probable de quelques orages les jours suivants.

Bien que moins touchés, d’autres départements craignent des problèmes d’alimentation en eau à l’horizon de cet été. Le niveau très bas des rivières et des nappes phréatiques fait craindre un nouvel été catastrophique dans l'Indre, même chose dans les Deux-Sèvres où des restrictions d’eau sont déjà en vigueur depuis plusieurs semaines. Et les prévisions à long terme et même au-delà ne sont guère réjouissantes avec une fin de printemps et un été qui sont annoncés plus secs et plus chauds que la normale, laissant craindre une aggravation de la sécheresse au niveau national.

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