"Stress de chaleur" : 71% de la production alimentaire mondiale en danger
Les trois-quarts de la production alimentaire mondiale sont en danger : c'est le chiffre alarmant publié par une étude britannique, selon laquelle 71% du secteur agricole mondial pourrait être en "risque extrême" d'ici à 2045. Les conditions climatiques, et notamment les canicules à répétition, en sont évidemment la cause.
C'est un chiffre particulièrement inquiétant : 71% de la production alimentaire mondiale, issue du secteur agricole de 64 pays, pourrait être en danger à l'horizon 2045. Un "risque extrême" qu'une étude du cabinet britannique Verisk Maplecroft relie, sans surprise, aux conditions climatiques, et notamment aux canicules à répétition qui frappent notre planète.
Le "stress de chaleur", crainte majeure
Actuellement, 20 pays sont déjà concernés par ce "risque extrême". Il est calculé en se basant sur la notion de "stress de chaleur", qui combine températures élevées et difficulté à travailler à l'extérieur en raison des conditions climatiques. L'Inde, géant agricole mondial, fait déjà partie de la liste…
En se basant sur un scénario, probable, de réchauffement de 2°C à l'horizon 2045, les projections du cabinet britannique évaluent à 64 le nombre de pays concernés par un "risque extrême" au niveau agricole. Cela représente 71% de la production alimentaire mondiale, avec au sein de la liste l'Inde (encore), le Brésil, la Chine et les Etats-Unis.
"Il y a une vraie crainte que les habitants des zones rurales, très dépendantes de l’agriculture, soient beaucoup plus exposés à ces pics de chaleur à l’avenir", explique Will Nichols, directeur du département climat et résilience chez Verisk Maplecroft.
Des crises en cascade…
Conséquence de ces canicules à répétition et du "stress de chaleur", certaines cultures seront particulièrement touchées : il s'agit du riz, du cacao et des tomates. La santé des travailleurs en plein air sera également mise en danger, alors que l'Inde par exemple, avec 12% de la production alimentaire mondiale, a besoin d'une main-d'œuvre agricole très abondante.
Ces extrêmes climatiques affecteront donc la productivité et pourraient déséquilibrer les économies de certains pays, aboutissant à des crises sociales et/ou politiques majeures, avec par exemple une hausse des prix et des millions de personnes supplémentaires souffrant de la faim.
Les pays les plus à risque se trouvent en Afrique (9 parmi les 10 premiers), dont le Ghana, deuxième producteur mondial de Cacao. Mais le grand bouleversement a déjà commencé : au Vietnam, grand producteur de riz, de nombreux paysans travaillent déjà de nuit dans les rizières pour éviter la chaleur diurne…