Streaming et vidéo à la demande : oui, ce sont des activités polluantes ! Quel est leur impact environnemental ?

Pour la première fois, l'autorité de régulation de l'audiovisuel, l'Arcom, a révélé l'impact environnemental du streaming, de la vidéo à la demande et de la télévision. Des pratiques qui, étonnamment, polluent ! Quelle est leur empreinte carbone ?

Télévision à la demande streaming prétexte télécommande
La télévision linéaire, autrement dit en direct, représente encore 52% de l'empreinte carbone des usages audiovisuels, selon l'Arcom.

Tranquillement assis dans votre canapé, en train de regarder, voire de binge-watcher votre série préférée, vous ne vous en rendez pas compte, mais vous polluez ! C'est la révélation faite par l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel en France, qui pour la première fois s'est penché sur l'impact environnemental de nos usages audiovisuels. Quelle est leur empreinte carbone ?

5,5 millions de tonnes de CO2 !

Les usages audiovisuels, késako ? Il s'agit par exemple d'un visionnage sur un téléviseur, en direct ou en différé, ou encore sur une plateforme de vidéo à la demande (Netflix, Prime Video, etc.) mais aussi sur une plateforme de partage vidéo (YouTube, Dailymotion, etc.). Enfin, il faut y ajouter l'écoute de la radio (en direct et en replay) et de la musique ou des podcasts en streaming.

D'après l'étude de l'Arcom, pour une heure de consommation d'un produit audiovisuel, un téléspectateur émet entre 6 et 57 grammes de dioxyde de carbone, ce qui équivaut à l'impact d'un passager d'un TGV roulant sur 2 à 20 km. Regarder une émission de télé, une série sur Netflix ou une vidéo sur YouTube sont donc des activités polluantes...

Au total, sur l'année 2022, ces usages audiovisuels sont responsables de 2,9% de la consommation électrique de la France et de 0,9% de son empreinte carbone, soit 5,5 millions de tonnes de CO2. C'est l'équivalent de ce qu'émet un parc de 4 millions de véhicules particuliers. Si rien n'est fait, d'ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre issues des usages audiovisuels augmenteront de 30%...

Problème n°1 : la fabrication des appareils

Ne vous flagellez pas tout de suite pour autant : ce n'est pas tant le fait de regarder un programme qui pose problème, mais surtout le fait d'acheter une télévision, un smartphone ou un ordinateur qui a un impact sur l'environnement (comme le montre l'exemple personnel ci-dessous).

Ces appareils sont très énergivores, l'Arcom recommande donc d'améliorer leur réparabilité et leur durabilité : en bref, d'allonger leur durée de vie.

La TV en direct reste l'activité la plus nocive pour l'environnement : elle représente 52% de l'empreinte carbone de nos usages audiovisuels. Pourquoi ? Parce que c'est le mode de visionnage le plus commun, le plus utilisé, et qu'elle se regarde le plus souvent sur un téléviseur, dont la fabrication est très polluante.

Globalement, la vidéo a un impact sur le réchauffement climatique beaucoup plus important que l'audio. D'ailleurs, un transistor consomme bien moins d'énergie qu'un téléviseur. Si la radio numérique et la télévision en replay sont les plus vertueuses pour l'environnement, c'est la vidéo à la demande (Netflix, Prime Video) qui, à usage égal, est la moins bonne élève et pollue le plus.

Comment améliorer les choses sans pour autant renoncer à nos loisirs ? Il suffirait, selon l'Arcom, d'allier éco-conception des appareils et mesures de sobriété : en regardant par exemple une série sur son smartphone en étant connecté en Wi-Fi plutôt qu'en 4G. Avec ces quelques mesures de bon sens, l'impact environnemental de ces usages pourrait baisser d'un tiers !

Références de l'article :

Vidéo à la demande, streaming... Une étude de l'Arcom révèle l'impact environnemental des usages audiovisuels - France Info

Étude de l'impact environnemental des usages audiovisuels en France - Arcom

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