Sécheresse : une vraie menace pour la France cet été ?
Alors que l’hiver météorologique prendra fin ce lundi 28 février, l’inquiétude de connaître une sécheresse majeure cet été est déjà grande. La faute à un hiver plus sec que la normale dans de nombreuses régions et les prévisions des prochaines semaines ne sont pas optimistes…
Et si l’année 2022 entrait dans les annales comme étant l’une des plus sèches jamais observées ? Il est vrai que nous ne sommes qu’en février mais déjà, la question se pose après plusieurs semaines de temps largement plus sec que la normale. Dans les régions du sud-est, de nombreux incendies de végétation ont déjà éclaté notamment lors des précédents épisodes de mistral et de tramontane. Pour l’heure, aucun arrêté de restriction d’usage de l’eau n’est en vigueur mais la situation pourrait vite évoluer avec l’arrivée du printemps.
2ème début d’année le plus sec depuis 50 ans dans l’Hérault
Cela ne vous aura probablement pas échappé : ce début d’année a connu nettement moins de précipitations qu’en temps normal, que ce soit sous forme de pluie ou de neige. À l’échelle nationale, le déficit de pluie a atteint 40 % en janvier quand il est de 16 % depuis le début du mois de février. Sur la période s’étendant du 1er janvier au 23 février, ce début d’année se classe au 3ème rang des débuts d’année les plus secs sur les 25 dernières années. En dehors des Hauts-de-France, de la région parisienne et du Grand Est où le déficit est quasi-nul, il est nettement plus marqué partout ailleurs.
Il atteint même des niveaux records dans certaines régions. Ainsi, le département de l’Hérault connaît son 2ème début d’année le plus sec depuis 50 ans. La ville de Sète n’a connu que 0,8 mm de pluie depuis le 1er janvier, soit un déficit supérieur à 99 % ! Cette période est également la plus sèche depuis 27 ans en Corse et depuis 22 ans en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’autres zones sont particulièrement touchées par le manque d’eau telles que le Poitou et le Berry (début d’année le plus sec depuis 25 ans dans la Vienne et au 2ème rang pour l’Indre-et-Loire) mais aussi les Alpes du Sud et les Préalpes (2ème rang sur les 25 dernières années dans la Drôme et les Hautes-Alpes).
Vive inquiétude pour le printemps
Une fois ce constat fait, doit-on craindre une sécheresse majeure ces prochaines semaines ou ces prochains mois ? La réponse est oui sauf si les précipitations venaient à être abondantes au cours du printemps. Seulement voilà, les dernières tendances saisonnières vont toutes dans le même sens, quel que soit le modèle de prévisions utilisé. À l’image de ce qu’il s’est produit entre le 9 janvier et le 12 février, les situations de blocage anticyclonique devraient s’enchaîner en mars, en avril et en mai, confirmant ainsi le début de sécheresse que nous connaissons actuellement.
Pour l’heure, s’il s’agit d’une sécheresse météorologique en raison du manque de précipitations, des sécheresses agricole et hydrologique pourraient rapidement apparaître. La première devient d’actualité lorsque l'humidité des sols est trop faible pour les cultures or celles-ci vont en avoir besoin rapidement pour se développer avec des températures plus élevées et un soleil plus fort.
Enfin, lorsque les nappes phréatiques, actuellement à des niveaux "modérément bas" du Poitou aux régions méditerranéennes, seront à des niveaux plus critiques, la sécheresse hydrologique nécessitera la mise en place de restrictions d’eau. Une menace toute proche pour les régions du sud-est et du centre-ouest…