Sécheresse : un été compliqué en perspective en Méditerranée
Alors que le printemps ne fait que commencer, la sécheresse est déjà préoccupante sur le pourtour méditerranéen, en raison d'un déficit de pluie marqué cet hiver. Un été particulièrement tendu s'annonce dans cette région.
Alors que les prévisions saisonnières tablent plutôt sur un été sec et chaud, l'inquiétude concernant la sécheresse en Méditerranée monte d'un cran, puisque la fin de l'hiver et le début du printemps n'ont pas permis de renverser une tendance déjà largement sèche depuis l'automne dernier.
Preuve de cette préoccupation, des arrêtés de restriction des usages de l'eau sont déjà en cours dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes. Quel est l'état précis de la situation ? Faut-il craindre un risque de feux de forêts en hausse cet été ? Éléments de réponse.
Un déficit de pluviométrie latent
Le 16 mars dernier, le Comité d'anticipation et de suivi hydrologique (CASH) s'est réuni au Ministère de la Transition Écologique pour faire le point sur la situation hydrologique nationale. Il a été relevé durant cette réunion que les indicateurs sont négatifs en vue de la saison estivale.
Tout d'abord, la recharge des nappes n'a pas été suffisante cet hiver dans de nombreux endroits, y compris en Méditerranée. Dans son bulletin du 1er mars, les nappes provençales étaient qualifiées de "basses" et les nappes du Languedoc de "modérément basses".
Concernant la pluviométrie, excepté un épisode méditerranéen à la mi-mars, qui a principalement touché l'ex-région Languedoc-Roussillon, le déficit reste conséquent. A Nice, le cumul du mois de mars ne dépasse pas les 19 mm d'eau, après des mois de janvier et février déjà très secs (respectivement 11 et 27 mm).
Le débit des rivières est également inférieur aux débits mensuels moyens de l'ordre de 40% sur le pourtour méditerranéen et la Corse, selon l'institut Banque Hydro. Le taux de remplissage des barrages alimentant les voies navigables est également inférieur à la normale, notamment en Corse.
Un été sous surveillance
Ce constat ne permet donc que très peu d'optimisme, particulièrement lorsque les prévisions saisonnières font état de scénarios chauds et secs pour la fin du printemps et le début de l'été...
Dans les Alpes-Maritimes, où le déficit pluviométrique dépasse les 50% sur les six derniers mois, plus de la moitié du département est déjà concernée par un arrêté de restriction des usages de l'eau. Dernièrement, le préfet des Bouches-du-Rhône a également pris un arrêté pour un secteur du département (Arc aval).
Si la situation ne s'améliore pas d'ici l'été, le risque de feux de forêts pourrait effectivement être important dans les prochains mois. Un exercice national de gestion de crise est prévu durant le mois d'avril, avec pour objectif de se préparer à tous les niveaux.
Mi-mai, une prévision plus précise des risques de sécheresse devrait être établie et présentée lors d'un second Comité d'anticipation et de suivi hydrologique. Le cas échéant, des mesures complémentaires pourront être prises. D'ici là, espérons simplement l'arrivée d'une "amélioration" pluvieuse...