Sécheresse : où en est-on en ce début officiel de l'été ?
Les orages, très nombreux ces derniers jours, ont-ils permis d'inverser la situation sur le front de la sécheresse ? Alors que l'été vient officiellement de commencer, on fait le point sur la situation.
L'été vient officiellement de commencer sur le calendrier mais dans les faits, il était déjà installé depuis plusieurs semaines... L'eau a cruellement manqué ces derniers mois, avec un déficit chronique de précipitations. La chaleur précoce cette année et l'épisode caniculaire de ces derniers jours n'ont rien arrangé.
Depuis plusieurs jours, on observe également des orages, parfois violents sur de nombreuses régions. Sont-ils en mesure d'inverser la tendance ? Quelles sont les territoires où la situation est la plus préoccupante en ce début d'été ? Éléments de réponse.
La moitié de la France en restriction
Le site du Ministère de la Transition Ecologique (Propluvia) recensait au 20 juin près de 47 départements français concernés par un arrêté de restriction des usages de l'eau. Les arrêtés se multiplient ces derniers jours, et il faut ajouter à cela une dizaine de départements classés en "vigilance", un niveau qui incite les usagers et les professionnels à faire attention.
Sans surprise, parmi les régions les plus concernées par ces arrêtés, on retrouve tous le pourtour méditerranéen mais également une large frange centrale du pays. Les départements du centre-ouest (Centre-Val de Loire, Poitou) sont ceux qui sont concernés par le plus d'arrêtés de "crise" (niveau maximal de restriction).
Le printemps a été exceptionnellement peu pluvieux et dans certaines régions, cela s'est ajouté à un hiver déjà fort peu humide. C'est le cas en particulier dans le sud-est, où le déficit hydrique dépasse les 70% depuis l'automne dernier. Les fortes chaleurs, particulièrement précoces cette année, n'ont rien arrangé.
La nouveauté, ce sont les orages qui sont assez nombreux depuis le début du mois de juin. Ils ont parfois apporté d'importantes quantités de pluie, notamment sur les régions centrales à la Pentecôte, ainsi qu'en début de cette semaine. Néanmoins, leur arrosage est rarement généralisé à l'échelle d'une région et les cumuls de pluies s'avèrent au final très hétérogènes.
Des rivières asséchées et des communes rationnées
L'autre problème des précipitations orageuses est qu'elles tombent avec une forte intensité mais en peu de temps. Sur des sols le plus souvent secs, ces précipitations ne font que ruisseler et n'ont pas le temps d'être bénéfiques pour les nappes phréatiques.
Parmi les situations les plus problématiques, on le disait, le pourtour Méditerranéen, avec parfois un manque de ressource en eau. Depuis le 20 juin, le village de Villars-sur-Var, dans les Alpes-Maritimes, est rationné en raison d'un niveau critique de la source qui alimente le village.
Toujours dans les Alpes, le lac de Serre-Ponçon a atteint ces derniers jours un niveau critique et nettement plus bas que la normale, avec une cote à 774 m. Le niveau minimal acceptable est fixé à 775 m et le niveau optimal à 780 m.
D'autres régions plus au nord sont également concernées par cet épisode de sécheresse précoce. En Franche-Comté, des phénomènes d'assecs de rivières ont été constatés, en particulier sur la rivière Doubs, avec de lourdes conséquences sur la biodiversité.