Sécheresse : où en est-on à quelques jours de l’été météorologique ?
Si des pluies et des averses ont circulé ces derniers jours, elles ne doivent pas masquer le manque de précipitations observé depuis plusieurs mois. Le sud-est du territoire est la zone la plus touchée par la sécheresse à l’heure actuelle.
Alors que l’hiver s’est soldé par un mois de février exceptionnellement sec sur tout le pays, le printemps a renversé la vapeur avec le retour des perturbations océaniques. Celles-ci ont été suivies par des mois d’avril et de mai instables entre averses, orages et parfois fraîcheur. Seulement voilà, certaines régions ont été bien moins servies que d’autres. C’est ainsi que le sud-est du territoire connaît toujours un important manque de précipitations, notamment lié à une tramontane et un mistral récurrents. Les prochaines semaines s’annoncent difficiles.
Situation critique dans le sud-est
Les Pyrénées-Orientales, le Gard et les Bouches-du-Rhône sont déjà en situation de crise au niveau des nappes phréatiques. Le premier département fait d’ailleurs régulièrement la une de l’actualité entre les incendies, les villages sans eau potable et les arrêtés de restriction toujours plus contraignants. Plus largement, l’Aude, l’Hérault, la Drôme, le Vaucluse, le Var ou encore les Alpes-Maritimes sont également touchés par des mesures de restriction d’usage de l’eau et ce, malgré les récentes précipitations.
Les quelques pluies tombées ces derniers jours ne suffisent pas, évidemment, à combler le manque observé depuis l’automne dernier. Dans la cité phocéenne, par exemple, la journée de samedi a été la plus pluvieuse depuis le début de l’année avec quelques 14 mm tombés au passage d’une cellule orageuse. Ces précipitations se sont ajoutées aux 51 mm enregistrés depuis le 1er janvier pour une normale sur cette période de 205 mm… Conséquence de ces derniers mois exceptionnellement secs, le niveau de sécheresse est historique dans le Languedoc-Roussillon ainsi qu’en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Au cours des prochains jours, quelques ondées orageuses resteront possibles, touchant essentiellement les reliefs des Alpes, des Pyrénées et de la Corse. Ces précipitations seront nettement plus localisées et plus aléatoires dans les plaines des départements méditerranéens. Cette instabilité aura d’ailleurs tendance à se généraliser à tout le territoire au cours de la semaine prochaine.
Amélioration de la Bretagne au Grand Est
Si la situation demeure tendue et même inquiétante en Méditerranée, le risque faiblit en revanche dans les autres régions après un printemps plus humide que la normale. C’est ainsi que le niveau des nappes phréatiques est désormais modérément haut voire haut en Bretagne, sur une partie des Pays-de-la-Loire et de la Normandie et dans plusieurs départements situés au nord de la Seine. Par ailleurs, un département sur cinq a retrouvé des nappes avec un niveau normal. C’est le cas dans les Landes, dans les Charentes, le Cantal, le Bassin parisien ou encore le Grand Est.
Ainsi, la Loire-Atlantique, les Deux-Sèvres ou encore la Charente-Maritime qui étaient concernés par des arrêtés de restriction d’usage de l’eau l’année dernière à la même époque ne le sont pas cette année, preuve que l’été sera abordé dans une situation nettement plus confortable de l’Atlantique jusqu’au quart nord-est du pays. Ce sera d’autant plus le cas que les précipitations vont se maintenir ces prochains jours. De même, le trimestre juin-juillet-août s’annonce plus orageux qu’envisagé initialement, de bon augure pour limiter les effets de la sécheresse, sauf bien sûr dans le sud-est…