Sécheresse : la situation s'améliore, encore 13 départements en alerte

« Il était temps ! » Voilà ce que se disent depuis plusieurs jours les agriculteurs de nombreuses régions après avoir souffert d'un gel exceptionnellement intense et durable en avril et d'un manque de pluie depuis le début du printemps. Il faut d'ailleurs souvent remonter à 1997 pour retrouver un bimestre mars-avril aussi sec avec des déficits atteignant localement 90 % par rapport à la normale. Il est ainsi tombé seulement 10 mm de pluie à Barnas (Ardèche), 13 mm sur l'île d'Oléron, 18 mm à Tours ou encore 20 mm à Orléans et 29 mm à Toulouse. Mais depuis le début du mois, les perturbations atlantiques ont retrouvé le chemin de la France avec à la clé des quantités de pluie parfois importantes.

Davantage de pluie en une journée qu'en deux mois !

Alors que l'indice d'humidité des sols était à un niveau particulièrement bas à la fin du mois d'avril, il se rapproche désormais de la normale pour une mi-mai grâce aux pluies bénéfiques de ces derniers jours. Cette première quinzaine de mai a été placée sous le signe d'un flux océanique et les perturbations pluvieuses voire orageuses ont ainsi été nombreuses à traverser le pays, n'épargnant absolument aucune région. Les cumuls relevés sur les 15 premiers jours du mois ont même parfois déjà dépassé le cumul mensuel habituellement observé sur la totalité du mois ! Les régions où les précipitations ont été les plus copieuses se localisent dans le centre-est, après l'épisode record de lundi dernier.

Un front pluvio-orageux a stagné pendant près de 24 heures entre les Cévennes et le Lyonnais, apportant des cumuls très importants. Des records de pluie en une journée ont même été battus à Lyon avec 106 mm relevés à l'aéroport de Bron, du jamais vu en 24 heures tous mois confondus depuis le début des relevés météo en 1888 ! Même constat à Saint-Alban (Isère) avec 124 mm ou à Bugey (Ain) avec 104 mm. Avec cet épisode, plusieurs autres villes ont battu leur record de pluie mensuel. Ainsi, il n'avait jamais autant plu à Barnas (Ardèche) au cours d'une journée de mai avec un cumul 265 mm en 24h, à Génolhac (Gard) avec 176 mm ou encore à Saint-Martin-de-Londres (Hérault) avec 117 mm.

Si les pluies ont été moins abondantes dans les autres régions, elles ont néanmoins été très bénéfiques pour la nature. De la Vendée aux régions centrales, les 10 à 30 mm tombés au cours de la journée du 4 mai sont ainsi jusqu'à deux fois plus importants que le cumul enregistré sur la totalité du mois d'avril ! Ces départements du centre-ouest (16, 17, 44, 49, 79, 85, 86...) restent malgré tout concernés par des restrictions d'usage de l'eau, preuve que la situation n'est pas encore tout à fait redevenue normale.

Pluies et averses se succèdent, et ce n'est pas terminé...

Avec ces précipitations fréquentes et parfois soutenues, les cumuls provisoires sont souvent largement supérieures à la normale avec souvent plus de 100 mm depuis le 1er mai entre les Cévennes et le centre-est et une moyenne de 50 à 70 mm généralement observée dans les autres régions. Et ce ne sont pas les prévisions des prochains jours qui vont inverser la tendance en raison du maintien d'un contexte dépressionnaire sur le nord-ouest de l'Europe.

Dans ces conditions, seules les régions méditerranéennes parviendront à s'en sortir avec un soleil dominant sous l'effet du mistral et de la tramontane. Partout ailleurs, pluies et averses se maintiendront une grande partie de la semaine prochaine, faisant reculer encore un peu plus la sécheresse de ce début de printemps...