Sécheresse : la situation reste critique

C'est donc reparti pour un tour. Une nouvelle vague de chaleur va s'installer sur la France dès ce dimanche, avec un pic de chaleur lundi sur les régions centrales et mardi sur les régions de l'est. Cette vague de chaleur tardive devrait se prolonger au moins jusqu'à mercredi, avant l'arrivée des orages par l'ouest.

SI l'été n'est officiellement pas terminé, cet épisode de chaleur tardif devrait apporter des températures maximales 10 à 12°C au-dessus des normales saisonnières, notamment sur le bassin parisien et les régions centrales ! Des records absolus de chaleur pour un mois de septembre pourraient même être battus.

Cette vague de chaleur tardive, qui se produit après un premier semestre et un été 2020 exceptionnellement chauds sur la France, ne va évidemment pas arranger la situation sur le front de la sécheresse. Explications.

78 départements en restrictions d'eau

La France a connu un été très sec, lequel a succédé à un printemps déjà déficitaire en précipitations. Au 11 septembre, 78 départements français connaissaient encore des restrictions des usages de l'eau, dont une bonne quarantaine étaient même classés en état de "crise", notamment sur une large bande centrale entre le Poitou et le Jura.

Le mois de juillet a été le plus sec depuis 1959 sur la France, avec parfois moins de 5 mm d'eau sur l'ensemble du mois autour du bassin parisien. Le mois d'août, même s'il fut un peu plus humide que juillet, n'a pas permis d'inverser la tendance.

La sécheresse qui sévit est principalement agricole, ce qui signifie que le manque d'eau se fait ressentir surtout au niveau de la partie superficielle des sols. En profondeur, le niveau des nappes est parfois bas mais pas catastrophique.

Le nord-est touché pour la troisième année d'affilée

Fait notable de cette année 2020, la sécheresse touche les mêmes régions que lors des sécheresses de 2018 et 2019. La région Grand Est connaît ainsi sa 3ème année de sécheresse d'affilée, alors qu'il s'agit d'une région où les sécheresses étaient relativement rares dans le passé.

Cela n'est pas sans conséquence sur le terrain. Des forêts entières commencent à dépérir en raison du manque d'eau et de la prolifération de certains insectes du fait de la chaleur. Quant aux agriculteurs, ils souffrent également de cette situation, avec des rendements de blé et de colza particulièrement faibles cette année.

Pas d'amélioration pour l'instant

La première dizaine du mois de septembre fut particulièrement sèche, et le début de semaine qui s'annonce ne devrait rien arranger. Sur les 12 premiers jours de septembre, le bilan en pluie est quasi nul sur un grand nombre de région, de Paris à Dijon, en allant jusqu'à Limoges et Nantes.

Des orages semblent possibles à partir du milieu de semaine prochaine, au moins sur la moitié ouest, mais il s'agit rarement de précipitations efficaces, c'est à dire des pluies qui permettent de recharger les nappes.

Il ne reste plus qu'à espérer un automne balayé par des perturbations pluvieuses successives...