Sécheresse : la moitié de la France concernée
La sécheresse gagne du terrain au fil de l’avancée de la période estivale, et plus de la moitié des départements sont désormais concernés par des arrêtés de restriction des usages de l'eau.
L’été a débuté en fanfare cette année, avec la canicule de la fin juin et une première quinzaine de juillet particulièrement estivale.
Ces conditions ont facilité, d’une part la sécheresse de la partie superficielle des sols, et d’autre part la vidange des nappes phréatiques, lesquelles ont un niveau généralement en-dessous des normales en ce mois de juillet.
Une conséquence directe de cette sécheresse est la recrudescence des feux de forêts, risque qui sera particulièrement élevé ce week-end dans le sud-est.
Des arrêtés "sécheresse" dans plus de la moitié des départements
A ce jour, 51 départements métropolitains sont concernés par un arrêté préfectoral de restriction des usages de l’eau. Une quinzaine sont même en état de « crise », principalement entre le Centre-Val-de-Loire, le nord de l’Auvergne, le Poitou et l’ancienne région Midi-Pyrénées. Dans ces secteurs, les prélèvements non-prioritaires, y compris agricoles, sont interdits.
Dans les autres départements concernés par un arrêté, les mesures peuvent varier de la simple réduction des prélèvements, à l’interdiction d’arroser les jardins, de laver les voitures et de remplir les piscines.
Les arrêtés tendent à progresser de semaines en semaines vers les régions du nord-est, où les pluies ont été très rares en ce début du mois de juillet.
Comment expliquer cette situation ?
Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) a publié ce vendredi l’état des nappes d’eau souterraine et le constat est clair : le niveau des nappes est globalement inférieur aux normales, et très inférieur au mois de juin de l’année dernière. Seule la Corse échappe à cette analyse.
En cause, des précipitations peu abondantes durant l’hiver 2018-2019, des précipitations faibles et tardives durant l’automne dernier, et une vidange accrue en ce début d’été, du fait de la chaleur et du manque de précipitations. Les quelques pluies tombées sur l’ouest du pays ont profité à la végétation mais n’ont pas permis de recharger les nappes.
Une autre conséquence : les feux de forêts
Dans le sud-est du pays, le niveau des nappes n’est pas exceptionnellement bas mais la sécheresse de surface est remarquable. Pour exemple, il n’est tombé que 17 mm à Marseille depuis le 1er mai, contre 70 mm en temps normal. Même chose à Salon-de-Provence, avec seulement 36 mm pour une normale de 81 mm.
Cette situation est forcément propice aux feux de forêts, d’autant plus les jours de Mistral. Hier, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a annoncé que près de 3000 hectares étaient déjà partis en fumée cette année en France, soit un chiffre déjà supérieur à l’ensemble de l’année 2018.
Le dernier exemple en date est celui de Vitrolles, mercredi soir, avec un incendie à proximité directe de l’autoroute A7. Une situation qui pourrait malheureusement se répéter ce week-end, en raison d'un vent sensible et de températures élevées.