Sécheresse et incendies de plus en plus marqués en cette fin d’été
Alors que la météo maussade de cet été a régulièrement fait la une de l’actualité, cette fin août est marquée par une sécheresse de surface de plus en plus marquée, y compris dans le nord du pays. Dans le même temps, une recrudescence des incendies est observée depuis une dizaine de jours.
C’est décidément un été très atypique que nous connaissons cette année ! Alors que les mois de juin et de juillet ont été marqués par des pluies fréquentes avec un excédent de l’ordre de +50 %, les précipitations se sont montrées bien plus discrètes en août avec des déficits parfois marqués. Ainsi, la sécheresse aux abonnées absentes en 2021 commence désormais à faire parler d’elle avec de plus en plus de départements concernés par des restrictions d’usage de l’eau. De même, les incendies ont été nombreux ces derniers jours, en particulier dans le sud-est avec des conditions météo défavorables entre le vent, la chaleur et le faible taux d’humidité.
Des déficits de pluie de -60 % à… -100 % !
Les semaines se suivent et ne se ressemblent absolument pas, en tous cas sur le front des pluies. Après des mois de juin et de juillet largement plus humides que la normale, ce mois d’août accuse un important déficit de précipitations, contrastant nettement avec le début d’été. Pour rappel, juin s’est classé au 4ème rang des mois de juin les plus pluvieux sur les 50 dernières années tandis que juillet figure parmi les dix mois de juillet les plus arrosés depuis 1959. Ainsi, ce début d’été est l’un des trois plus arrosés depuis le début des relevés météo, comparable à celui de 1977 mais loin derrière celui de 1987, avec plusieurs records à la clé.
Mais depuis début août, la situation a radicalement changé et c’est un temps sec qui domine dans la plupart des régions. Si la chaleur et parfois le soleil se font toujours attendre dans le nord du pays, les précipitations se montrent désormais très discrètes. Ainsi, le déficit de pluie dépasse régulièrement les -60 %. Il atteint même les 100 % en Corse, comme à Bastia, Oletta ou L’Île-Rousse, avec aucune goutte de pluie tombée depuis un mois, voire plus ! Les pluviomètres ont par ailleurs souvent recueilli moins de 20 mm depuis le début du mois en Touraine, dans le Finistère, le Massif Central et moins de 10 mm dans le sud-est.
Au 24 août, quelque 35 départements étaient concernés par des arrêtés de restrictions d’usage de l’eau, la plupart se situant dans l’ouest et le sud du pays. La situation est même préoccupante en Méditerranée où le début de la saison estivale, à l’inverse des autres régions, avait également été très sec. Des pénuries d’eau commencent ainsi à toucher l’Aude. C’est notamment le cas à Durban-Corbières où la source qui alimente le réseau d’eau du robinet est presque tarie. Depuis quelques jours, la commune audoise est même obligée de procéder à des coupures d’eau et de faire appel à des camions citernes pour remplir sa cuve.
Des incendies plus nombreux et plus violents qu’en 2020
Ce manque de pluie qui dure dans le sud-est est l’une des causes des incendies qui ont éclaté ces dernières semaines. S’ils se sont avérés peu nombreux en juin et en juillet, ils ont été bien plus fréquents en août en raison, notamment, de conditions météo défavorables entre les épisodes de mistral et de tramontane et les fortes chaleurs. Parmi eux, on retiendra l’incendie qui s’est déclaré à Gonfaron, dans le Var, le 16 août dernier et qui a brûlé plus de 7000 hectares de forêt et de garrigue. Déclaré "maîtrisé " par les pompiers ce lundi, ce feu qui est rapidement devenu le plus important depuis 2003. Il aura également détruit un camping, plusieurs dizaines de maisons, une grande partie de la réserve naturelle de la plaine des Maures et fait deux victimes.
Alors que l’été n’est pas terminé, près de 12.000 hectares de végétation sont d’ores et déjà partis en fumée dans le sud-est selon Prométhée, la banque sur les incendies de forêts en région Méditerranéenne quand ce total ne dépassait pas les 7.700 hectares l’année dernière. C’est aussi nettement moins bien qu’en 2013, 2014 et 2018 où moins de 5000 hectares avaient été touchés. Désormais, même si le vent et la chaleur ont nettement baissé en intensité, le risque de départs de feux demeure important dans le sud-est où la plupart des massifs restent interdits d’accès.