Sécheresse et incendie : quelle est la situation en ce début juillet ?
Alors que les météorologues avaient annoncé un été plus chaud et plus sec que la normale, où en sommes-nous sur le front de la sécheresse et des incendies à quelques jours du début des vacances d’été ? Le point sur la situation.
Depuis l’année dernière, le comité d’anticipation et de suivi hydraulique créé par le Ministère de la Transition Écologique publie en mai une carte prévisionnelle du risque de sécheresse estivale. Ainsi, il y un peu plus d’un mois, une carte était présentée, ressemblant fortement à celle de 2020 avec quelque 80 départements concernés par un risque de sécheresse, en particulier ceux situés dans la région Rhône-Alpes, sur le pourtour méditerranéen et dans le centre-ouest. Mais depuis, les précipitations ont été nettement plus présentes, à tel point que le risque semble désormais plus faible qu’initialement envisagé, sauf près de la Grande Bleue où les sols manquent de plus en plus d’eau…
Une sécheresse inquiétante dans le sud-est
C’est un mois de juin assez atypique que nous venons de vivre et plutôt différent de ceux des années précédentes. En 2021, pas de canicule étendue ou de records de chaleur par dizaines. Néanmoins, les 21 premiers jours du mois ont connu des températures au-dessus des normales, selon une moyenne nationale. Puis dès le 22, soit le lendemain du solstice et donc du début officiel de l’été sur le calendrier, elles sont repassées en dessous des normales, voilà pourquoi vous êtes nombreux à avoir trouvé ce mois de juin frais. Pourtant, il se situe au 5ème rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900 avec un excédent de +2°C par rapport à la normale.
Les précipitations ont également accompagné la fraîcheur de la fin du mois avec des orages très nombreux, fréquents et parfois violents. A tel point que plusieurs villes ont battu leur record de pluie mensuel, que ce soit en Bretagne, dans les régions centrales ou encore en Île-de-France avec des excédents atteignant 200 voire 300 % ! Ce mois de juin a même été parfois plus humide que les mois d’avril et de mai réunis. Dans ces conditions, les nappes phréatiques ont retrouvé des couleurs avec un niveau proche de la normale dans les moitiés nord et ouest. En revanche, après un mois de juin remarquablement sec dans le sud-est, la situation continue de se dégrader. Dans les Bouches-du-Rhône par exemple, il est tombé moins de 3 mm de pluie quand la normale mensuelle est de 27 mm…
Actuellement, 16 départements sont concernés par des restrictions d’usage de l’eau alors qu’ils étaient une vingtaine il y a moins d’un mois. Ils se localisent principalement dans le centre-ouest (Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes), dans le Midi toulousain et de la vallée du Rhône jusqu’à la Provence. C’est dans ces derniers départements où la situation est la plus tendue après un printemps qui s’était déjà avéré plus sec que la normale.
Attention au risque d’incendies
Si la situation sur le front de la sécheresse inquiète uniquement dans les départements méditerranéens, c’est aussi principalement dans ce secteur où le risque d’incendies est d’actualité. Ainsi, au cours de la journée de mercredi, plusieurs départs de feux ont été recensés. Quelque 8000 m² de végétation sont partis en fumée à La Grande-Motte (Hérault). D’autres feux ont éclaté dans le Var, que ce soit à La Garde-Freinet et à Seillans où une quinzaine d’hectares de sous-bois ont brûlé. Ces incendies interviennent dans un contexte où le risque est important en raison d’un air actuellement très sec et aussi venté, avec un vent d’ouest et des rafales de mistral dépassant les 50 km/h depuis quelques jours.
Les sapeurs-pompiers des départements méditerranéens appellent à la prudence à quelques jours du début des vacances d’été. L’affluence touristique dans cette zone nécessite la responsabilité de chacun afin d’éviter les départs de feux accidentels, notamment dans les massifs forestiers. C’est donc une nouvelle saison à risque qui s’annonce pour le sud-est alors que dès ce printemps, les incendies avaient déjà fait parler d’eux. Ce fut notamment le cas au début du mois d’avril dans le massif de Regagnas, près d’Auriol (Bouches-du-Rhône) où un incendie exceptionnellement violent pour la saison avait ravagé plus d’une centaine d’hectares et nécessité l’évacuation de quelque 200 personnes.