Sécheresse en France : où en est-on en ce début novembre ?
Après un été historiquement sec, l'automne n'apporte pas encore suffisamment son lot de précipitations, en particulier dans le sud-ouest du pays où la situation reste critique sur le front de la sécheresse.
Les préoccupations autour de la question de la sécheresse auraient dû s'évaporer avec l'avancée de l'automne, mais cette année 2022 en a décidé autrement. Le mois d'octobre qui s'achève a été bien trop sec sur le sud de la France, en particulier en Occitanie où la situation actuelle de sécheresse des sols est comparable à celle observée en milieu d'été... Explications.
Un mois d'octobre qui ne fait pas le plein d'eau
Une brève amélioration s'était dessinée durant la fin septembre, à la faveur d'un retour des perturbations et de températures plus normales pour la saison sur la France. Cette tendance ne s'est pas poursuivie en octobre selon le bilan climatique officiel de Météo-France.
Ce mois d'octobre 2022 a été le mois d'octobre le plus chaud jamais observé en France, avec une anomalie thermique de l'ordre de +3,5°C par rapport à la normale 1991-2020. Des températures exceptionnelles ont été enregistrées à la fin du mois, battant parfois des records de températures maximales tardives.
Il a par exemple fait jusqu'à 27°C à Colmar et Angers, 29°C à Clermont-Ferrand, 30°C à Toulouse et 32°C à Tarbes. Cette seconde quinzaine du mois d'octobre était comparable à une situation de plein été.
Côté précipitations, on a heureusement pu compter sur plusieurs épisodes orageux, comme lors du 20 octobre qui a été la journée la plus orageuse de l'année en France. Malheureusement, à l'échelle nationale, ce mois d'octobre 2022 reste largement déficitaire en précipitations : -37% par rapport à la normale 1991-2020.
#Octobre 2022
— Météo-France (@meteofrance) November 1, 2022
Cartes ️ pic.twitter.com/dl4v7eDY7U
Pire sécheresse des sols depuis 1958 en Occitanie
Dans le détail, c'est surtout dans le sud du pays que ce déficit est le plus important pour ce mois d'octobre. De l'Occitanie à la Provence, le rapport à la moyenne mensuelle de référence des cumuls de précipitations n'excède pas les 30%.
Le rapport est à peine supérieur sur l'Auvergne et le massif-Central, proche de 50%. En revanche, les cumuls ont été corrects voire supérieures à la normale de la région Centre à l'Alsace, en particulier grâce aux orages.
Selon Météo-France, cette pluviométrie a permis aux régions Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Grand Est et Île-de-France de retrouver des sols proches de la normale à cette période de l'année en termes d'assèchement.
En revanche, la situation est critique en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine où la situation est comparable à un milieu d'été. En Occitanie, la situation observée d'assèchement des sols est la pire rencontrée depuis 1958.
En conséquence, de nombreuses préfectures ont maintenu des arrêtés de restriction de l'usage de l'eau, ce qui est relativement rare à cette période de l'année. Plusieurs départements d'Occitanie, de Provence-Alpes-Côte d'Azur et de Nouvelle-Aquitaine restent même concernés par des arrêtés de niveau "crise".