Sécheresse en France : après un hiver très humide, la situation s'améliore, mais pas partout...
Alors que les pluies sont particulièrement fréquentes et copieuses depuis la mi-octobre, la situation s'est très nettement améliorée sur le front de la sécheresse. Toutes les régions ne sont toutefois pas logées à la même enseigne et l'inquiétude reste de mise par endroits...
Cela ne vous aura pas échappé : la sécheresse est aux abonnées absentes dans l'actualité depuis quelques semaines. Et pour cause, depuis l'automne dernier, les précipitations sont particulièrement abondantes dans de nombreuses régions, si bien que ce sont les inondations qui font parler d'elles. Depuis le mois de novembre, certains secteurs ont vécu pas moins de quatre ou de cinq inondations, à l'image du Pas-de-Calais ou encore de la ville de Saintes, en Charente-Maritime. Néanmoins, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne en ce début de printemps...
Des inondations et des cultures retardées
Avec des cumuls de précipitations généralement compris entre 500 et 700 mm en moins de cinq mois, la pluviométrie est excédentaire de l'ouest jusqu'au nord du pays mais aussi en direction du centre-est. Il est ainsi parfois tombé l'équivalent d'un an de pluie entre la mi-octobre et le mois de février ! Conséquence de cette humidité omniprésente, le niveau des nappes phréatiques est actuellement orienté à la hausse sur l'ensemble du territoire, sauf en direction du Roussillon.
Au-delà de leur évolution, leurs niveaux sont hauts voire très hauts de la Bretagne et de la Normandie jusqu'en Nouvelle-Aquitaine mais aussi dans tout le quart nord-est et jusqu'au nord des Alpes. Ils sont "autour de la moyenne" ailleurs, sauf toujours dans le golfe du Lion où les niveaux sont bas voire très bas entre l'Aude et les Pyrénées-Orientales. Crues et inondations se sont multipliées ces dernières semaines, en particulier de l'Atlantique jusqu'aux Hauts-de-France.
Dans toutes les régions précédemment citées, l'inquiétude concernant une éventuelle sécheresse au cours du printemps ou de l'été, à l'image de ce qu'il a pu se produire les années précédentes, est aujourd'hui nulle. Même avec une hypothétique fin de printemps sèche, les nappes sont pleines ou quasi-pleines et il s'agirait alors d'une sécheresse limitée à la surface.
Il y a bien toutefois une inquiétude du côté des agriculteurs mais elle concerne cette année l'humidité des sols. Dans des régions comme le Poitou, les Charentes, la Vendée ou la Beauce, les terres sont tellement gorgées d'eau que la préparation des champs (labourage) n'est pas possible en ce début de mars, ce qui laisse craindre des retards pour les semis du mois de mai mais aussi pour l'ensilage d'herbe, indispensable pour la nourriture des bêtes.
Vive inquiétude pour le Roussillon
Si la sécheresse ne fait plus la une de l'actualité en France, il y a pourtant une région qui en souffre toujours autant. Certains experts parlent même d'une "désertification" du climat des Pyrénées-Orientales. Dans ce département, en prenant comme référence la station météorologique de Perpignan, il n'est tombé que 245 mm de précipitations sur toute l’année 2023, soit un déficit d’environ 60 % par rapport à la normale 1991-2020 (578 mm). Il a ainsi moins plu qu’à Marrakech où la normale est 279 mm !
Depuis le début de l'année, la situation continue de s'aggraver avec seulement une quarantaine de millimètres de pluie alors que la normale sur cette période est d'environ 110 mm. En revanche, le Languedoc et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur respirent depuis le week-end dernier. Sous l'effet de la dépression baptisée Fedra, les pluies ont été abondantes avec parfois plus de 100 mm relevés en 24 heures dans les Alpes-Maritimes, le Var, l'Ardèche ou la Lozère. Et la situation devrait se répéter ce week-end ! Attention car là-aussi, les sols pourraient passer d'un état de forte sécheresse avec une humidité trop marquée conduisant à des inondations... Décidément !