Sécheresse et chaleurs tardives : voici leurs impacts inquiétants déjà visibles sur nos cultures !
Les chaleurs automnales, combinées à la sécheresse, ont déjà des conséquences visibles sur nos cultures. En quoi est-ce problématique pour la suite de la saison, et quelles stratégies adopter à l'avenir pour y faire face ?
Après une canicule exceptionnelle à la fin du mois d'août, une canicule inédite en septembre, des records de chaleur mensuels battus les premiers jours d'octobre, la végétation va devoir faire face ces prochains jours à des températures exceptionnelles, à des niveaux jamais atteints aussi tard dans la saison.
Avec une sécheresse automnale qui, en plus, prend de la vigueur, cela n'augure rien de bon pour nos cultures et nos paysages, qui subissent d'ailleurs déjà les conséquences de ces épisodes. Un directeur de recherche à l'Inrae s'est confié à nos confrères du HuffPost et a indiqué quels étaient les impacts visibles et problématiques de cet été interminable.
La sécheresse, le principal enjeu
Lionel Alletto, spécialiste de la transition agroécologique des systèmes de culture, explique qu'avec ces chaleurs répétées, l'activité photosynthétique des plantes, autrement dit lorsque le CO2 est absorbé par les feuilles, a peut-être été endommagée. Certains végétaux ne font plus circuler la sève et ne produisent plus de sucre en vue de leurs réserves hivernales.
Les conséquences sont déjà visibles : certains arbres ont leurs feuilles grillées, voire mortes, notamment dans la partie supérieure. Si les chaleurs se poursuivent longtemps en octobre, les arbres pourraient même sacrifier leurs feuilles, voire leurs branches, pour éviter de mourir totalement : pas sûr que tous résistent à terme...
Plus que la chaleur, c'est donc bien la sécheresse qui pose problème, notamment sur les plantes semées très récemment, dont certaines ne lèvent pas ou meurent. Des agriculteurs vont même jusqu'à irriguer le colza, qui normalement n'en a pas besoin en octobre... Ces sols trop secs auront des répercussions négatives sur la production, les plantes ne pouvant pas puiser d'eau pour croître.
Une seule solution : la diversification !
D'après Lionel Alletto, l'impact sur les rendements est pour le moment difficile à estimer. C'est surtout le mois d'octobre qui sera déterminant, alors que les sols seront de plus en plus secs en début de semaine prochaine : cela va rendre les semis d'hiver difficiles, notamment pour le blé et l'orge, essentiels pour l'alimentation des humains et des animaux d'élevage.
Quelles solutions pour faire face à ce dérèglement climatique ? Selon ce spécialiste, il faut d'abord et avant tout diversifier les cultures, en associant plusieurs espèces sur une même parcelle pour protéger les sols des aléas climatiques ou des insectes ravageurs. Ce n'est qu'ensuite qu'on peut réfléchir à cultiver des plantes résistantes au stress hygrothermique, comme le sorgho.