Sécheresse : 100 premiers jours de l’année historiquement secs au sud-est
Alors que des perturbations océaniques traversent le pays cette semaine, les régions méditerranéennes restent toujours à l’écart de ces précipitations. En ce milieu de printemps, la sécheresse est ainsi historique dans le quart sud-est.
Les années se suivent et se ressemblent toujours plus… Lorsque le pire semble être atteint, de nouveaux records sont battus l’année suivante, et 2023 ne déroge pas à la règle. Depuis l’automne dernier, les précipitations boudent les régions du sud-est et en particulier les secteurs situés entre les zones côtières du Languedoc et du Roussillon, la Provence, la basse vallée du Rhône, le sud des Alpes et la Côte d’Azur. À l’aube de la saison estivale synonyme de soleil et de chaleur, la situation inquiète et les prévisions des prochaines semaines ne sont guère encourageantes…
Moins de 1 mm par jour depuis le 1er janvier
Outre d’être le lundi de Pâques, ce 10 avril était également le 100ème jour de l’année, l’occasion de faire le point sur les précipitations tombées depuis le 1er janvier. Et le constat est clair : la sécheresse en Méditerranée est encore plus forte que celle de l’année dernière, pourtant à un niveau déjà historique à cette période de l’année. Avec un cumul moyen de 63 mm en Provence-Alpes-Côte d’Azur obtenu à partir de la moyenne des 6 principales stations météo de la région, le déficit atteint plus de 70 %. L’année dernière, l’indicateur pluviométrique était de 64 mm quand le record des 100 premiers jours les plus pluvieux affichait 448 mm en 1978, soit 7 fois plus que cette année !
Dans certaines villes du sud-est, les cumuls de pluie sont encore plus faibles. C’est notamment le cas à Nice avec 44,3 mm, à Avignon avec 30,8 mm ou encore à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec seulement 19,5 mm contre 33,6 mm sur la même période l’année dernière. Habituellement, la normale des 100 premiers jours de l’année est proche de 120 mm, ce qui représente un déficit de près de 85 %. Conséquence directe du manque de précipitations depuis plusieurs mois, l’indice d’humidité des sols est à son plus bas niveau dans la région, affichant un nouveau record pour une mi-avril.
Des restrictions et des coupures d’eau, même durant l’hiver
Si les précipitations de mars ont permis de faire reculer la sécheresse qui s’était installée cet hiver sur les trois quarts du pays, la situation est bien différente dans les départements méditerranéens. Et il y a des signes qui ne trompent pas, entre les nombreux départs de feux observés ces dernières semaines, des niveaux de cours d’eau au plus bas comme en plein été et des fontaines qui ne coulent plus dans certains villages de l’arrière-pays provençal.
Des restrictions d’usage de l’eau sont d’ailleurs déjà en vigueur dans le Var, les Alpes-Maritimes et l’Hérault placés au stade d’alerte, ainsi que dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales qui sont eux, en alerte renforcée. Les Bouches-du-Rhône, de leur côté, sont en situation de crise depuis le 21 mars dernier ! Bien que moins touchés, d’autres départements craignent des problèmes d’alimentation en eau à l’horizon de la période estivale.
Le niveau très bas des rivières et des nappes phréatiques fait craindre un nouvel été catastrophique. Et les prévisions pour le trimestre juin-juillet-août ne sont guère réjouissantes avec un temps plus sec et plus chaud que la normale, laissant craindre une aggravation de la sécheresse au niveau national et plus particulièrement encore dans le sud-est.