Se dirige-t-on vers l'année la plus humide du siècle en France ?
Les derniers mois ont été excessivement pluvieux sur la France. Si la tendance persiste dans les prochaines semaines, 2024 pourrait bien devenir l'année la plus humide enregistrée depuis le début du 21ème siècle.
Cette année 2024 a pour le moment été marquée par un temps excessivement humide sur la France. Les précipitations ont en effet été excédentaires par rapport aux normales ces derniers mois, et, si cette tendance persiste, 2024 pourrait bien devenir l'année la plus humide du siècle.
Un excès de pluies perdurant depuis un an
Alors que les dernières années ont été marquées par des périodes de sécheresses parfois intenses sur de nombreuses régions françaises, la tendance s'est nettement inversée ces derniers mois. Depuis les environs de la mi-octobre 2023, la France subit en effet les assauts d'un flux océanique persistant apportant une succession de perturbations plus ou moins actives mais surtout très fréquentes.
Déjà, l'hiver 2023/2024 a observé un excédent pluviométrique à l'échelle du pays, celui-ci se montrant plutôt doux mais surtout bien perturbé. Une large partie Ouest, Nord et Est du pays a ainsi pu observer des cumuls excédentaires durant cette période, dépassant de 20 à 50% ceux normalement observés en cette saison sur ces secteurs. Seules les régions allant de l'Est des Pyrénées au Sud du Massif Central ainsi qu'une partie de la Corse ont subi un manque de pluie. Au final, l'excédent pluviométrique a atteint +10% à l'échelle de la France durant l'hiver dernier.
Le printemps 2024 a ensuite vu cette tendance humide s'affirmer et même s'accentuer. Rares ont en effet été les secteurs n'ayant pas subi des précipitations excédentaires durant cette période avec un excédent pluviométrique atteignant 45% à l'échelle de la France. Ce printemps 2024 s'est ainsi classé au 4è rang des printemps les plus pluvieux depuis 1959, derrière les printemps 2001, 1983 et 2008.
La période estivale fut plus contrastée même si certaines régions ont observé des excédents de pluie de 20 à 50% durant cette saison, notamment celles allant du Sud de la Bretagne à la Bourgogne et au Grand Est ainsi que plus localement sur le Sud de l'Aquitaine, les Bouches-du-Rhône, l'Est de la Corse et les Pyrénées. Ailleurs, les cumuls se sont toutefois montrés plus déficitaires. Cette pluviométrie très hétérogène en fonction des régions a ainsi permis d'observer une saison estivale conforme à la normale en terme de pluies à l'échelle du pays.
Vers une année record en terme de précipitations ?
Ce contraste pluviométrique a néanmoins vite été oublié en septembre, qui s'est de nouveau montré excessivement pluvieux à l'échelle de la France. Selon Météo-France, septembre 2024 fut le mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, se plaçant juste derrière septembre 1999 avec un excédent de pluie de +60% par rapport à la normale (+72% en septembre 1999).
La pluviométrie s'est en effet montrée excédentaire sur la quasi-totalité de la France ces dernières semaines, atteignant même plus du double de la normale en Nouvelle-Aquitaine, sur le Massif Central, le Bassin Parisien, les côtes de la Manche, ainsi que sur les Alpes du Nord et sur le Nord de la Corse. Seuls le Sud de la Bretagne, le Languedoc et le Roussillon ont présenté une pluviométrie déficitaire durant ce mois de septembre 2024.
Ces derniers mois excessivement humides ont ainsi permis à de nombreuses villes françaises comme Paris, Strasbourg, Nice, Le Mans ou encore Clermont-Ferrand de déjà dépasser leur cumul moyen annuel alors que nous entamons à peine le mois d'octobre et que nous allons entrer dans la période la plus humide climatologiquement parlant sur notre pays.
Au 30 septembre, l'année 2024 est pour le moment la plus humide du 21è siècle avec un cumul moyen de 766 mm sur 9 mois, se plaçant donc largement devant d'autres années très humides comme 2014, 2008, 2013 ou encore 2000, années où le cumul moyen n'atteignait pourtant même pas les 700mm à cette période.
Si la tendance excessivement pluvieuse et perturbée persiste jusqu'à la fin de l'année, 2024 pourrait donc détrôner l'année 2000, détentrice du record de cumul national moyen pour le 21è siècle avec 969mm du 1er janvier au 31 décembre. Selon les dernières tendance à très long terme, c'est d'ailleurs ce scénario qui est pour le moment privilégié.