Historique : l'espoir d'un vaccin contre la récidive de certains cancers, grâce à l'intelligence artificielle !
L'Institut Curie évoque déjà un moment "historique" : une biotech française aurait réussi à créer un vaccin personnalisé contre la récidive de certains cancers ORL. Les premières études cliniques sont "très encourageantes".
L'intelligence artificielle, parfois malmenée et critiquée pour ses dérives, suscite aussi l'espoir de la communauté scientifique et de certains patients malades du cancer. Son utilisation a en effet peut-être permis à une entreprise de biotechnologie française de fabriquer un premier vaccin contre la récidive de certains cancers. Séquence explications.
Un vaccin personnalisé
Cette biotech française, baptisée Transgene, a travaillé sur les rechutes de cancers de la sphère ORL (nez, gorge, oreille, tête et cou), dont le risque est très élevé, plus que pour d'autres cancers. Si l'immunothérapie a un impact limité sur les malades, la stratégie adoptée par Transgene est inédite : il s'agit du développement d'un vaccin personnalisé à l'aide de l'intelligence artificielle.
Selon le chef du laboratoire Immunologie Clinique à l'Institut Curie, Olivier Lantz, qui s'est exprimé auprès de nos confrères de BFMTV, il s'agit d'un "vaccin thérapeutique", réalisé sur mesure et adapté à la tumeur de chaque patient. Les mutations sont identifiées grâce à l'intelligence artificielle pour créer un traitement spécifique.
Ce traitement a pour but d'"éduquer le système immunitaire" du patient pour que celui-ci tue les cellules cancéreuses disséminées dans le corps, pour prévenir et empêcher la récidive. La méthode est simple : injecter plusieurs fois le vaccin dans le corps, "toutes les semaines pendant six semaines puis toutes les trois semaines pendant un an".
Des résultats "très encourageants"
Toujours selon l'Institut Curie, une réponse immunitaire se fait dès la septième semaine du traitement, et perdure dans le temps. Les premières études cliniques révèlent des résultats "très encourageants".
Parmi tous les patients du test, tous suivis pour un cancer de la sphère ORL, et à haut risque de rechute malgré un premier traitement, aucun n'a effectivement rechuté après le traitement complet et 19 mois de suivi.
Olivier Lantz évoque un "moment historique", puisque ces résultats vont peut-être permettre d'augmenter considérablement le taux de guérison des malades du cancer de la gorge.
Toutefois, la prudence est de mise : cette première phase de l'étude clinique sera suivi d'une nouvelle phase dans les prochaines semaines, et il n'est pour l'instant pas encore question d'une mise sur le marché du traitement. Ce "vaccin personnalisé" n'est donc qu'un espoir lointain, néanmoins appréciable, d'autant qu'il serait peut-être adaptable pour d'autres cancers, comme celui des ovaires.