Santé auditive : l’audition des Français est-elle en danger ? La réponse va vous surprendre !

Écouter la musique trop fort. Passer trop de temps dans les embouteillages. Aller trop souvent en boîte de nuit. Autant d’actions qui abîment légèrement ou considérablement le circuit auditif. À l’occasion de la 22ème édition de la Semaine du Son de l’Unesco, qui se tient jusqu’au 2 février, l’association « La Semaine du Son » souhaite sensibiliser sur les dangers de décibels trop élevés.

Les Français, mal informés sur les nuisances sonores
Les Français, mal informés sur les nuisances sonores

Serions-nous imprudents face aux sons extérieurs ? Le bruit serait-il trop présent et trop fort dans notre quotidien ? BruitParif, l’observatoire du bruit dans la région Île-de-France, affirme que le niveau de décibels devrait se trouver entre 40 et 60, mais il semblerait que la majorité des Français ne soit pas informée sur le sujet. Un sondage d’OpinionWay, effectué pour cette association, révèle des chiffres inquiétants. Selon ce sondage, 72 % des Français seraient stressés par le bruit, mais 57 % d’entre eux ne connaissent pas la limite à respecter pour préserver sa santé auditive.

72 % des Français seraient stressés par le bruit

Paul Avan, professeur et directeur du Centre de Recherche et d’Innovation en Audiologie Humaine (CERIAH) fait la distinction entre deux types de bruits. « Il y a ambiguïté entre les sons dangereux et les sons nuisibles ». Par exemple, 47 % des Français s’accordent sur le fait qu’entendre quelqu’un avoir une conversation au téléphone est agaçant. Cela serait donc considéré comme un bruit nuisible, mais pas risqué. Il ajoute qu’« un bruit, même de très faible niveau, peut entraîner des difficultés, ou un stress pour effectuer une tâche et devenir dangereux pour les oreilles si on y est exposé trop longtemps ».

Les nuisances sonores, un fléau méconnu

Autre fait inquiétant : 49 % des Français subissent une perte auditive. Les effets néfastes de décibels trop élevés sont ainsi subis par près de la moitié de la population. Enfin, 44 % des Français seraient sujets aux acouphènes. Ces bruits, semblables à des grésillements ou à des bourdonnements, se produisent directement dans l’oreille et ne proviennent pas d’un son externe. Ils peuvent être présents dans l’une des oreilles ou dans les deux.

Ce processus de perte d’audition révèle un effet pervers. En effet, il peut commencer bien avant les premiers signes avant-coureurs. Résultat : on ne s’en rend pas forcément compte immédiatement. Christine Petit, professeure et responsable du laboratoire d'Innovations en thérapie de l’audition de l'Institut Pasteur, explique le phénomène. « Le seuil auditif peut longtemps ne pas être modifié alors que la cochlée entame déjà une baisse de l’audition ». La cochlée désigne la partie interne de l’oreille qui gère l’audition.

Différence entre sons nuisibles et dangereux

La professeure fait également le lien possible entre la perte d’audition et les maladies dégénératives. « La survenue d’une perte auditive entre 40 et 50 ans est un indicatif de maladies dégénératives futures ». Pour elle, il faut se pencher sur le lien potentiel entre l’évolution de ce type de maladie, comme la maladie de Parkinson, et le port d’appareils auditifs.

Les boîtes de nuit, un exemple parmi d'autres
Les boîtes de nuit, un exemple parmi d'autres

Pour informer les Français, de nouveaux dispositifs sont mis en place. L’association « La Semaine du Son » a donc créé le décibélateur. Il s’agit d’un petit panneau accroché sur les devantures des mairies et des magasins spécialisés dans l’audition. Grâce à celui-ci, les décibels de la rue seront affichés aux yeux du grand public. Objectif : éduquer et sensibiliser les Français au concept de décibels.

Référence de l'article :

"57% des Français se trompent" : les nuisances sonores, un danger méconnu des Français

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