Saints de glace : va t-il geler cette année ?
La période des Saints de glace démarre ce vendredi 11 mai. Va t-il geler cette fin de semaine sur La France ? Les jardiniers vont-ils pouvoir se mettre à planter ? Les éléments de réponse.
Le printemps est la saison de tous les contrastes. A cette période de l’année, de l’air chaud peut remonter facilement du Maghreb ou de l’Europe de l’est et nous apporter un temps quasi-estival comme ce fut le cas la semaine du 16 avril où des records de chaleur avaient été battus en France ou encore pour cette semaine du 7 mai ; et de l’air polaire peut encore réussir à s’infiltrer par le nord et nous apporter des conditions plus froides comme pour ce 30 avril où de la neige était tombée en Normandie.
Pour cause, il n’est pas impossible que des gelées surviennent à cette période de l’année, mettant en péril les cultures qui ont commencé à se développer grâce aux conditions plus douces des jours précédents. Il s’agit alors de la période climatologique des Saints de glace qui se déroule chaque année les 11, 12 et 13 mai.
Nuit dégagée et vent faible
Au Moyen Âge, les agriculteurs des régions du nord de la Méditerranée imploraient Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais (célébrés ces trois dates) de protéger les plantations de la baisse de température et du gel qui survenaient généralement à cette époque de l’année. Au-delà de cette période, à partir du 26 mai, on considérait généralement que les jardiniers pouvaient commencer à semer et planter sans craindre un coup de froid fatal.
Ces gelées sont favorisées en fin de nuit lorsque le ciel est dégagé et que les vents sont faibles. Ainsi le rayonnement des sols permet à la chaleur de se dissiper vers l’atmosphère et l’absence de vent peut jouer également un rôle en facilitant la formation d’une pellicule de glace à la surface des végétaux.
Pas de risque cette année
Pour autant, le phénomène ne se produit pas de manière systématique pendant les journées des 11, 12 et 13 mai. De manière générale, des gelées au sol peuvent survenir bien avant et endommager les cultures si celle-ci se sont montrées plutôt précoces comme ce fut le cas en 2017. Cette année-là, la floraison avait commencé au mois de mars, avec 15 jours d’avance dans la vallée du Rhône. Le froid s’était invité à la mi-avril, sous la forme d’une intrusion d’air polaire : il a suffi de trois nuits glaciales, marquées par des températures de l’ordre de -12°C à 5 cm du sol, pour avoir raison des cultures.
Les gelées ne sont pas non plus exclues après cette période, car bien qu'il s'agisse d'une légende, la tradition millénaire a pris le pas et certains jardiniers actuels attendent généralement la mi-mai pour planter en extérieur les plantes gélives (tomates, courgettes, etc.).
Mais cette année, tout risque de gelées est exclu à cette période. Même si des températures fraîches sont attendues ce vendredi 11 mai entre la Bretagne et Normandie en raison d'une poussée anticyclonique, elles ne devraient pas descendre en dessous de la barre des zéros. Le week-end s’annonce lui beaucoup plus perturbé et donc nuageux, le risque de rayonnement nocturne étant donc écarté.