Rétro 2021 : une année entre gel tardif, tempête estivale et incendies

Si l’année 2021 a été moins chaude que les précédentes avec une anomalie positive de +0,2°C, elle a néanmoins été marquée par de nombreux évènements météo, des chutes de neige en plaine aux incendies majeurs dans le sud en passant par plusieurs épisodes d’intempéries.

Après les faibles chutes de neige observées à la mi-janvier dans de nombreuses régions, une nouvelle vague de froid touche une large moitié nord entre le 8 et le 14 février avec des températures particulièrement basses et surtout de la neige en quantité de la Bretagne à l’Alsace. C’est dans le département des Côtes-d'Armor où les cumuls les plus conséquents ont été relevés avec en général de 10 à 15 cm de poudreuse et même localement jusqu'à 20 cm dans un triangle entre Morlaix, Lannion et Guingamp. Il faut ainsi remonter jusqu'en décembre 2010 pour retrouver l'ensemble du département sous une couche de neige plus conséquente. Quelques heures plus tard, c’est le verglas qui faisait l’actualité avec pour la première fois une alerte rouge lancée en Vendée, dans les Deux-Sèvres, la Vienne et l’Indre.

Quelques jours après une période de douceur exceptionnelle à la fin du mois de mars avec plusieurs records battus, un flux de nord s'est mis en place sur le pays, apportant une masse d'air polaire. Des gelées parfois marquées ont ainsi fait leur retour entre le 6 et le 8 avril avec de nombreux records de froid battus : les valeurs minimales sont alors souvent comprises entre -3 et -6°C et localement jusqu’à -8°C. Si des gelées ne sont pas anormales à cette période de l'année, les températures hors-norme de la semaine passée avaient accéléré le processus de réveil de la nature. Les fruitiers comme la vigne ont ainsi connu d’importants dégâts avec des parcelles parfois détruites à 100 % dans le Grand Est, en vallée du Rhône, dans les départements méditerranéens ou le vignoble nantais.

Après un mois de juin chaud et orageux, le mois de juillet a débuté dans l’agitation avec la circulation d’une vigoureuse dépression en Manche dans la nuit du 5 au 6 juillet. Elle a alors généré un violent coup de tabac entre la Bretagne et le Cotentin avec des rafales proches de 150 km/h sur les côtes et dépassant les 100 km/h dans l’intérieur des terres. Baptisée Zyprian par l’Université de Berlin, les vents ont été plus violents que prévu et se sont même avérés inhabituels à cette période de l’année. Avec 146 km/h relevés à Plougonvelin, 143 km/h à Ouessant ou encore 139 km/h à la Pointe du Raz, de nouveaux records ont été battus pour un mois de juillet. Il s’agit même de records pour toute la saison estivale (juin-juillet-août) et de la tempête estivale la plus forte depuis celle des 6 et 7 juillet 1969.

Après plusieurs jours avec des températures caniculaires dans le sud-est entre le 9 et le 15 août et avec le retour du mistral, de nombreux départs de feux ont été recensés dans les départements méditerranéens. Lundi 16 août, un important feu de forêt s’est ainsi déclaré sur la commune de Gonfaron, dans le Var. Il a rapidement pris de l’ampleur en raison de la sécheresse et du vent pour parcourir au total quelque 8100 hectares. Jusqu’à 10 000 personnes ont été évacuées, essentiellement en provenance des campings et de villas dans les espaces boisés. Deux personnes ont été retrouvées mortes tandis que 7 autres ont été blessées chez les pompiers et 19 personnes intoxiquées. Il s’agit de l’incendie, de loin, le plus important de l’été en France, et même depuis 2003.

Comme souvent durant la saison automnale, plusieurs épisodes d’intempéries ont touché les départements méditerranéens. Parmi ces journées ponctuées de pluies intenses et d’orages violents, on retiendra celle du 14 septembre dans le département du Gard qui a basculé en alerte rouge à la mi-journée. Un orage stationnaire a alors touché la Vaunage, cette plaine située entre Nîmes et Sommières avec jusqu’à 276 mm recueillis entre 9h et 13h, dont 111 mm en seulement une heure et 260 mm en 3h. Avec l’équivalent de trois mois de pluie tombé en aussi peu de temps, d’importants ruissellements se sont produits, notamment dans les zones urbanisées. Les dégâts ont été importants, l’autoroute A9 a également dû être coupée à la circulation alors que des centaines de véhicules ne pouvaient plus ni avancer, ni reculer en raison des voies devenues impraticables avec la montée des eaux.

Si ces derniers jours de 2021 ne connaissent pas de situation d’intempéries majeures, c’est la douceur qui fait l’actualité avec des températures situées jusqu’à 10°C voire plus au-dessus des normales de saison. Des records pour une fin décembre sont attendus à Lille ou Paris notamment. En moyenne montagne, la barre des 20°C pourrait même être franchie, soit un niveau digne d’une fin de printemps voire d’un début d’été, rien que ça !

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