Retour de la pluie : la sécheresse va-t-elle enfin reculer en France ?
Alors que des perturbations océaniques actives concernent la France en cette fin de semaine, peut-on espérer une amélioration sur le front de la sécheresse ? Pour l’heure, la situation reste tendue avec plus de 85 départements toujours concernés par des restrictions d’eau.
Si la pluie est généralement synonyme de dégradation, la situation est différente cette année avec un manque d’eau devenant critique. Ainsi, dès qu’une perturbation atlantique aborde le pays, certains spécialistes vont jusqu’à parler d’amélioration pluvieuse ! C’est ce qu’il se produit en cette fin de semaine avec le retour d’un premier front observé ce jeudi puis un second ondulera sur une partie nord du pays entre vendredi et ce week-end. Ce sont donc les régions septentrionales qui retrouvent la pluie tant attendue alors que plus au sud, les sols demeurent toujours aussi secs.
Amélioration sensible en surface
D’ici dimanche, c’est entre les Pays-de-la-Loire et le Grand Est où les cumuls de pluies seront les plus conséquents. Bonne nouvelle pour des départements comme la Loire-Atlantique, la Vendée, le Maine-et-Loire ou encore l’Eure-et-Loir particulièrement touchés par le manque de précipitations ces dernières semaines. Dans cette bande large de 100 voire 150 km s’étendant de Nantes jusqu’à Nancy, les cumuls de pluie seront généralement compris entre 30 et 40 mm, voire localement jusqu’à 50 mm. C’est ainsi ce qu’il pourrait tomber à Angers d’ici ce week-end alors qu’entre le 1er septembre et le 12 octobre, les pluviomètres avaient à peine recueilli 40 mm !
De telles quantités de précipitations constituent une excellente nouvelle pour faire reculer la sécheresse. Mais attention : l’amélioration grâce à ces pluies sera essentiellement visible en surface ou à faible profondeur et uniquement dans les régions précédemment citées. Dans ces conditions, la sécheresse agricole va s’atténuer grâce à une humidification des sols jusqu’à un ou deux mètres de profondeur, une bonne nouvelle pour les agriculteurs qui étaient de plus en plus inquiets pour le développement des semis d’hiver (blé, orge, colza…).
Le problème des nappes phréatiques
Avec une évapotranspiration (quantité d'eau transférée vers l'atmosphère par l'évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes) importante entre le milieu du printemps et la fin de l’été en raison de températures élevées et d’une végétation très développée, la part d'infiltration de l’eau en profondeur durant cette période est quasiment nulle. La recharge des nappes se fait donc principalement en automne et en hiver, quand l'évapotranspiration est faible et que les précipitations sont plus régulières. Autrement dit, pour que la situation s’améliore au niveau des nappes phréatiques, il va falloir encore beaucoup de perturbations au cours de l’automne et durant la saison hivernale.
Ces prochains mois, ces précipitations seront d’autant plus importantes que le déficit de pluie est marqué, et ce, depuis l’hiver dernier dans certaines régions. Preuve en est que la situation est encore très tendue : plus de 85 départements sont toujours concernés par des arrêtés de restriction d’usages de l’eau. Toute la région Bretagne est ainsi classée en niveau de "crise" par le ministère de la Transition écologique. Il y a une semaine encore, la préfecture des Côtes-d’Armor se montrait très inquiète, annonçant que "certaines ressources en eau seront épuisées dans le département en l’absence de pluies, à l’horizon de la mi-novembre." La sécheresse est donc loin d’être terminée…