Retour de la pluie ce week-end alors que la sécheresse s'installe déjà

Malgré un hiver plus humide que la normale, le spectre de la sécheresse est déjà là. Après un mois de mars remarquablement sec et un début avril sans la moindre goutte de pluie, les terres manquent d'eau dans certaines régions et l'inquiétude grandit semaine après semaine. L'omniprésence de l'anticyclone depuis la fin de l'hiver a empêché la plupart du temps les perturbations venues de l'Atlantique d'atteindre le pays. Les conditions météo vont néanmoins changer pour ce week-end, les hautes pressions s'effaçant au profit d'un flux d'ouest. La pluie va ainsi faire son grand retour avec des cumuls parfois importants de la Bretagne au nord de la Seine, des Pyrénées aux régions de l'est et sur l'île de beauté.

L'équivalent de 2 à 3 semaines de pluie localement

Le temps se dégradera dès ce vendredi avec l'arrivée d'une perturbation par le Finistère en cours d'après-midi. Pendant ce temps, de petites pluies remonteront de Méditerranée en direction des Cévennes tandis que quelques averses pourront se déclencher entre la Nouvelle-Aquitaine et les régions centrales. Le front pluvieux en provenance de l'Atlantique va onduler tout au long de la journée de samedi entre la Bretagne, la Normandie, l'ouest de l'Île-de-France et les Hauts-de-France avec des précipitations ponctuellement soutenues. Dans ces régions, les cumuls atteindront généralement 20 à 30 mm en l'espace de 36 heures et jusqu'à 40 mm localement.

Parallèlement à cette dégradation, des pluies intermittentes continueront de remonter depuis la Grande Bleue vers le Languedoc ainsi que sur la Corse où elles s'annoncent d'ailleurs plus conséquentes. Au cours de la journée de dimanche, les précipitations se généraliseront au quart sud-est et jusqu'au Jura, en étant parfois soutenues et orageuses. D'ici la fin du week-end, les quantités atteindront 20 à 40 mm en moyenne, avec des pointes à 60-70 mm possibles sur les contreforts des reliefs tels que l'Ardèche, le Pilat ou encore la montagne corse. Quant à la perturbation présente dans le nord-ouest la veille, elle s'enfoncera dimanche pour s'étirer du sud-ouest jusqu'au nord-est avec des pluies modérées une bonne partie de la journée.

Un mois de mars très sec, déjà les premiers incendies

L'arrivée de ces précipitations tombe à pic après une période de temps sec qui aura duré plusieurs semaines. Ainsi, au cours du mois de mars, les passages perturbés ont été rares et peu actifs avec une pluviométrie déficitaire de plus de 30 % sur la quasi-totalité du pays. Le déficit a même atteint 70 à 80 % dans la moitié ouest et en Corse et jusqu'à 90 % entre le Languedoc-Roussillon et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur où les cumuls on rarement dépassé les 10 mm. Par ailleurs, ce déficit a continué de s'accentuer depuis le début du mois. Sur les 8 premiers jours d'avril, les compteurs sont généralement restés bloqués à 0 mm en raison de la prédominance de l'anticyclone.

Et les conséquences de ce manque d'eau, si elles ne sont pas encore visibles au niveau des nappes phréatiques, elles apparaissent déjà en surface avec des sols plus secs que la normale. L'indice d'humidité est désormais inférieur à 0,7, soit le premier décile qui correspond au seuil de sécheresse agricole à cette période de l'année. Les premiers arrêtés de restriction d'usage de l'eau viennent d'ailleurs d'être mis en place dans les départements du Rhône et de l'Ain.

Autre conséquence, les incendies de végétation se sont déjà multipliés ces derniers jours, que ce soit dans les Alpes-Maritimes, les Landes, la Gironde, le Lot ou encore l'Indre. Le plus important s'est produit dans le secteur d'Auriol (Bouches-du-Rhône) mercredi avec une centaine d'hectares brûlés et près de 200 habitants évacués. Les précipitations du week-end seront ainsi les bienvenues afin d'aborder la suite du printemps un peu plus sereinement.