Requins : surpêche, attaques, ces chiffres vont vous étonner !
Les requins, depuis "Les Dents de la mer", ont mauvaise réputation. Cette semaine, un sommet s'est ouvert pour les sauver, alors qu'ils sont maltraités, traqués, menacés par la surpêche. Quels sont les vrais risques pour l'Homme ? Voici des chiffres qui vont vous étonner…
C'est un cri du cœur lancé par nos confrères du Parisien, alors que s'est ouverte lundi au Panama une conférence dédiée à la protection des animaux menacés d'extinction : "Et si on réhabilitait les requins ?". Depuis le film à succès de Spielberg, Les Dents de la mer, en 1975, ceux-ci traînent une mauvaise réputation, suscitant la panique sur les plages à la moindre apparition d'un aileron.
A-t-on vraiment autant de risques d'être tué par un requin ? Les chiffres qui vont suivre vont vous étonner, d'autant que les squales sont en réalité clairement menacés d'extinction, et l'action de l'Homme n'y arrange rien…
Requins, chiens, foudre : qui tue le plus ?
Le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) estime que les attaques de requins tuent chaque année moins de 10 personnes dans le monde (d'autres évoquent 12 tués par an). Autrement dit, la réputation de tueur que porte le requin, comme un fardeau, est clairement exagérée.
L'ONG va beaucoup plus loin, en expliquant que nous avons plus de risques de mourir en utilisant un grille-pain (700 décès par an), ou encore en étant frappé par… un bouchon de champagne (24 décès par an) ! Les requins tuent également beaucoup moins que la foudre (2.000 décès par an environ dans le monde).
Quant aux autres espèces du règne animal, les chiffres sont tout à fait étonnants, notamment pour nos "amis" les chiens, qui tuent en moyenne, après morsure, 25.000 personnes par an dans le monde. Stefano Mona, spécialiste au Muséum d'histoire naturelle, explique par ailleurs que nous avons plus de risques d'être tué par des piqûres de guêpes, de serpents ou d'araignées que déchiqueté par un requin…
Une surpêche terriblement meurtrière
Nos sociétés s'émeuvent donc peu du sort des squales, alors que l'Ifaw estime que 100 millions (oui, 100 millions !) de requins sont tués chaque année par l'Homme, soit environ 270.000 par jour. Ce chiffre, rapporté aux 10 humains tués chaque année par des requins, fait froid dans le dos…
Depuis 1975, le nombre de requins vivant en haute mer a chuté de 71%, et aujourd'hui, plus d'un tiers des espèces de squales dans le monde sont menacées d'extinction. Parmi elles : le requin-baleine, le requin océanique, le requin-taupe, le grand requin blanc, le requin-pèlerin et plusieurs espèces de requin-marteau.
Cette extinction de masse a une principale responsable : la surpêche. C'est elle qui tue des milliers de squales chaque jour, soit intentionnellement (par exemple pour le commerce des produits liés aux nageoires de requin en Asie, ou encore pour le commerce de leur chair), soit accidentellement (lorsque les requins se retrouvent piégés dans les filets de pêche). L'Europe et la France, sont directement impliquées, par l'immensité de leur flotte de pêche.
Une prise de conscience nécessaire
Pourquoi les requins sont-ils si vulnérables ? Tout simplement parce que parce que beaucoup sont tués ou pêchés avant d'avoir pu se reproduire (leur maturité sexuelle étant tardive). Autrement dit, la surpêche menace la reconstitution des populations de requins.
Prendre conscience de l'utilité des requins dans leur écosystème est aussi un enjeu essentiel : ceux-ci participent au maintien de l'équilibre de la chaîne alimentaire en se nourrissant de poissons herbivores et amateurs de coraux. Lorsqu'ils se déplacent au fond des océans, ils emportent dans leur course des nutriments qui iront nourrir d'autres poissons. Réguler leur commerce serait un minimum, ne serait-ce que pour préserver la biodiversité de notre planète.