Réchauffement climatique : la fonte des barrières de glace menace la calotte polaire en Antarctique
La diminution de plus en plus rapide des points d'ancrage de la glace de mer autour de l'Antarctique pourrait accélérer la fonte de la calotte polaire présente sur le continent dans un futur proche.
Les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles sur de nombreuses régions du monde. C'est notamment le cas du côté de l'Antarctique où les chercheurs rapportent que les barrières de glace qui retiennent la calotte polaire fondent aujourd’hui bien plus rapidement qu'il y a 50 ans.
La glace de mer fond de plus en plus rapidement
Des chercheurs de l'université d'Édimbourg en Écosse se sont récemment penchés sur le cas des glaces de mer autour de l'Antarctique, notamment leur évolution depuis quelques années et les nouvelles qu'ils rapportent sont loin d'être bonnes.
D'après leur étude, les barrières de glace sous-marines, retenant en quelque sorte la glace terrestre présente sur le continent, fondent aujourd'hui deux fois plus vite qu'il y a 50 ans. D'après les dernières mesures, plus d'un tiers de ces points d'ancrage on rétréci depuis le début du 21ème siècle.
Les scientifiques ont expliqué que, lorsque la calotte glaciaire s'étend sur l'océan, celle-ci peut s'ancrer à des reliefs situés en profondeur, ce qui fait apparaître des sortes de bosses en surface repérables via les images satellites. Ce sont ces changements dans les points d'ancrage qui ont été étudiés par les scientifiques, ceux-ci les considérant comme des indicateurs fiables de l'épaisseur de la glace de mer.
Malheureusement, leurs résultats ont montré que ces fameuses bosses étaient de moins en moins nombreuses autour du continent, ce qui veut dire que la glace de mer est également de moins en moins épaisse. Ainsi, si les points d'ancrage disparaissent, la fonte de la glace pourrait s'accélérer jusque dans les terres.
Une fonte s'accélérant également sur le continent
La disparition de ces points d'ancrage et de la glace de mer est donc de plus en plus visible via les images satellitaires de la région mais également à travers les relevés effectués sur place. D'après les données publiées par le US National Snow and Ice Date Center, ces trois dernières années ont été les plus faibles jamais enregistrées depuis 1979 en termes de quantité de glace de mer dans la région.
En septembre 2023, l'étendue maximale annuelle de la glace de mer Antarctique avait également été la plus faible jamais enregistrée, battant l'ancien record d'environ 1 million de kilomètres carrés. Actuellement, l'extension de la banquise de mer en antarctique est a son niveau minimal annuel, et celui-ci est le deuxième plus bas jamais enregistré, juste derrière l'année 2023.
Entre 1973 et 1989, seuls 15% des points d'ancrage de la banquise avaient reculé mais une accélération très nette s'observe depuis les années 1990 dans l'ouest de la péninsule et dans la mer d'Amundsen. En effet, de 2000 à 2020, 37% de ces points d'ancrage avaient diminué, ce qui a pour effet d'accélérer la fonte des glaces continentales, celles-ci, n'étant plus retenues par ces points d'ancrage, s'étendant de ce fait plus facilement vers l'océan où elles disparaissent peu à peu.
Un effet boule de neige est donc en train de se produire sur l'Antarctique, la fonte des glaces de mer, de plus en plus rapide, accélérant également la fonte de celles situées dans l'intérieur des terres. Les scientifiques alertent d'ailleurs sur les effets que pourraient avoir cette fonte de plus en plus rapide sur le reste du monde, notamment au niveau de l'élévation du niveau des océans dans les décennies à venir.