Réchauffement climatique : comment refroidir les villes les plus chaudes du monde ?

Des chercheurs ont récemment tenté d'établir un plan de refroidissement pour l'une des villes les plus chaudes du monde, Riyad en Arabie-Saoudite. Leurs trouvailles pourraient à l'avenir être utilisées pour d'autres grandes villes où la chaleur est un problème de plus en plus notable.

Chaleur
La chaleur est d'autant plus dangereuse dans les grandes villes car l'urbanisation a tendance à la stocker et même l'accentuer.

Les températures moyennes mondiales sont en hausse constante depuis des années. Ces températures de plus en plus élevées menacent la qualité de vie et même la santé des populations des grandes villes, qui sont particulièrement exposées. Afin de trouver des solutions à cette chaleur devenant parfois invivable, des chercheurs ont tenté d'établir un plan de refroidissement pour une des villes les plus chaudes du monde : Riyad en Arabie Saoudite.

Une chaleur devenant dangereuse dans les grandes villes

Le réchauffement climatique induit une hausse globale des températures de plus en plus importante depuis de nombreuses années maintenant, si bien que l'année 2023 fut la plus chaude jamais enregistrée à l'échelle de la planète. Si cette chaleur de plus en plus présente peu devenir difficilement supportable dans bon nombre de régions du globe, elle l'est d'autant plus dans les grandes villes qui, de par leur organisation et les matériaux qui les composent, sont parmi les plus exposées.

Une étude avait par exemple révélé il y a peu que Paris était la ville la plus dangereuse d'Europe durant les canicules, en raison notamment de la vulnérabilité de sa population, de l'évolution rapide du climat en France (l'Ouest de l'Europe se réchauffe 3 à 4 fois plus vite que le reste du monde) mais également en raison de son urbanisation complètement inadaptée aux fortes chaleurs.

La configuration de la capitale française provoque en effet une accentuation de la chaleur par effet urbain de jour comme de nuit lors des canicules avec des températures pouvant se retrouver supérieures de près de 10°C aux zones plus rurales.

Toutefois, d'autres villes sont bien plus soumises à une chaleur parfois extrême à travers le monde. Par exemple, celles situées dans le désert saoudien observent régulièrement des températures supérieures à 40/45°C durant l'année, parfois plus de 50°C. C'est le cas à Riyad en Arabie Saoudite où les 50°C ont déjà été atteints et même dépassés plusieurs fois ces dernières années, ce qui apporte un risque important de surmortalité induite par la chaleur pour la population du secteur.

Une récente étude menée en collaboration avec la Commission royale de Riyad a de ce fait exploré les avantages énergétiques apportés par l'application des techniques modernes de lutte contre la chaleur en ville.

Quelles solutions pour « refroidir » les grandes villes ?

L'étude scientifique menée à Riyad a permis de dégager plusieurs solutions particulièrement intéressantes pour améliorer la qualité de vie de ses habitants et ainsi diminuer le nombre de victimes liées à la chaleur.

L'un des principaux problèmes des zones très urbanisées telles que Riyad est la large dominance des surfaces artificielles constituées de matériaux de construction conventionnels comme l'asphalte et le béton. Ces matériaux retiennent en effet la chaleur, ce qui signifie que la ville continue de se réchauffer en période de fortes chaleur et ce de jour comme de nuit.

Le recours à des revêtements ou à des matériaux sur les toits des bâtiments ayant une capacité élevée à réfléchir la lumière du soleil serait alors une solution permettant de diminuer nettement la chaleur urbaine. Ces matériaux réduisent en effet l'absorption de la chaleur par les structures, contribuant ainsi à maintenir des températures plus basses à l'intérieur des bâtiments et à réduire la chaleur émise par ces mêmes bâtiments dans l'environnement urbain.

Le manque de végétation dans les grandes villes telles que Riyad est également un paramètre très important. Une augmentation significative de la quantité d'arbres pourrait également permettre de diminuer les températures moyennes dans les zones très urbanisées. Les arbres et la végétation en général humidifient en effet l'environnement en « transpirant », ce qui contribue au rafraîchissement de l'air environnant. La végétation apporte également de l'ombre, ce qui contribue aussi à atténuer l'effet de l'îlot de chaleur urbain. Enfin, les arbres jouent un rôle dans la diminution de la pollution atmosphérique en absorbant certains polluants.

D'après les chercheurs en charge de l'étude menée à Riyad, ces solutions combinées pourraient permettre de réduire de 4,5°C la température de la ville et améliorer de 16% l'efficacité énergétique de la climatisation urbaine, le tout de façon durable. Si ces recommandations étaient respectées, la demande pour des méthodes de refroidissement polluantes telles que la climatisation pourrait ainsi être réduite de 35% !

Une perspective intéressante donc, autant économiquement qu'écologiquement, qui pourrait être appliquée à l'avenir pour d'autres grandes villes très exposées aux périodes de chaleur extrême. Les chercheurs espèrent désormais collaborer avec la Commission royale de Riyad pour mettre en œuvre ce plan de refroidissement sur mesure, qui, si il se concrétise, serait le plus grand programme de ce genre au monde.

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