Quels sont les risques climatiques critiques que le PNUE nous alerte d'anticiper ?

La PNUE nous met en garde contre huit principaux risques climatiques. De la résurgence de microbes anciens à la disparition des assurances immobilières, découvrons ces menaces imminentes qui exigent notre vigilance et notre action immédiate.

Le PNUE et le Conseil international de la science (CIS) soulignent huit risques climatiques critiques que nous devons prendre en compte pour garantir un avenir durable.
Le PNUE et le Conseil international de la science (CIS) soulignent huit risques climatiques critiques que nous devons urgemment prendre en compte.

Dans leur récent rapport intitulé « Naviguer vers de nouveaux horizons – Prospectives mondiales sur la santé planétaire et le bien-être humain », le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), en collaboration avec le Conseil international de la science (CIS), tire la sonnette d'alarme concernant huit risques climatiques critiques qu'ils ont identifiés.

Changements climatiques : point de non-retour et conséquences sanitaires

Le monde se dirige inexorablement vers un changement climatique potentiellement irréversible. L’un des éléments clés de cette transformation est la Circulation méridienne de retournement de l’Atlantique, dont fait partie le Gulf Stream. Son possible effondrement d’ici 2057 aurait des conséquences catastrophiques.

La fonte du pergélisol arctique pourrait libérer d’anciens microbes, comme lors de l’épidémie d’anthrax en Sibérie en 2016, et provoquer de nouvelles zoonoses, aggravées par la résistance croissante des virus aux antibiotiques. La gestion des produits chimiques et matériaux nocifs est aussi un enjeu crucial, avec seulement 5 % des substances chimiques surveillées dans l’environnement.

Pénurie de ressources minières pour la transition verte

La transition vers une économie à zéro émission de carbone nécessitera une augmentation massive de la demande en métaux et minéraux rares, tels que le lithium, le cuivre et le cobalt. Cependant, cette extraction accrue risque d’aggraver la pollution, d’engendrer des conflits et de causer des dommages écologiques importants.

De plus, l’expansion de l’activité spatiale et des débris orbitaux menace la couche d’ozone et pourrait déstabiliser la géopolitique mondiale.

Révolution numérique et IA aux coûts environnementaux cachés

    L'essor de l'intelligence artificielle (IA) et des technologies numériques offre des solutions mais implique aussi des répercussions environnementales significatives. La demande croissante en minéraux rares et en ressources en eau pour les centres de données met en lumière le besoin d'une gestion durable de ces innovations.

    De plus, la géo-ingénierie, notamment la modification du rayonnement solaire pour limiter la hausse des températures, présente des risques considérables. Ignorer ces technologies aujourd'hui pourrait nous rendre mal préparés face aux défis futurs.

    Conflits et environnement : montée des nouvelles menaces

    Les conflits armés se multiplient et évoluent. Entre 2021 et 2023, les guerres en Éthiopie, au Soudan, en Ukraine et à Gaza ont causé un nombre alarmant de victimes. Ces conflits, exacerbés par les enjeux climatiques, dégradent les écosystèmes et augmentent la vulnérabilité des populations.

    L’apparition de systèmes d’armes autonomes et l’utilisation d’agents biologiques représentent de nouveaux défis à surmonter.

    Déplacements forcés massifs

    Les conflits et le changement climatique contraignent un nombre croissant de plus en plus de personnes à abandonner leurs domiciles : aujourd'hui, une personne sur 69 est déplacée de force. En avril 2024, ce chiffre a atteint 120 millions, et le phénomène ne cesse de s’amplifier.

    Le changement climatique est déjà en train de rendre certains espaces inhabitables, entraînant des migrations massives et des tensions accrues.

    Inégalités croissantes

    Les inégalités de richesse exacerbent les problèmes écologiques. Les 10 % les plus riches concentrent plus des trois quarts de la richesse mondiale, tandis que les 50 % les plus pauvres n’ont que 2 %.

    Ces disparités ont des conséquences écologiques et sociales majeures, notamment avec la possible fin des assurances immobilières dans les zones à risque.

    Désinformation et polarisation

    La prolifération des fake news, déjà observée pendant la crise du Covid-19, se poursuit avec les thèses climato-sceptiques. Cela affaiblit la prise de décisions éclairées et favorise la montée du populisme, rendant la lutte contre le changement climatique encore plus difficile.

    L’éco-anxiété chez les jeunes, exacerbée par la désinformation, pose un sérieux défi pour la santé mentale. De plus, les subventions croissantes au secteur pétrolier entravent les investissements dans les énergies propres, compromettant les efforts de transition énergétique.

    Gouvernance climatique

    La gouvernance climatique est en mutation, marquée par une perte de confiance dans les institutions publiques et l’émergence d’acteurs non étatiques comme les ONG et les multinationales. Les limites des processus intergouvernementaux soulignent le besoin d’une approche plus décentralisée.

    Des communautés locales frustrées par l’inaction des gouvernements deviennent des forces motrices pour accroître la résilience face au climat.

    Solutions

    Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, alerte sur l’accélération des changements environnementaux et les incertitudes croissantes, qui transforment le paysage global et augmentent la vulnérabilité des pays aux perturbations. La dynamique complexe des avancées technologiques et des turbulences géopolitiques nécessite une approche plus souple et réactive pour éviter des crises majeures et gérer efficacement les impacts climatiques.

    Le rapport propose plusieurs solutions pour répondre à ces défis. Il suggère la création d'un nouveau contrat social impliquant une large gamme de parties prenantes, y compris les populations autochtones et les jeunes, afin de renforcer l’inclusivité et l’efficacité des politiques climatiques.

    De plus, il recommande d’établir des objectifs à court terme pour une gouvernance plus agile et d’utiliser davantage les données pour orienter les politiques de manière éclairée et proactive, afin de mieux s’adapter aux défis en constante évolution.

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