Quelle est cette "flotte fantôme" qui menace l'Europe d'une terrible marée noire ?

Des pétroliers vieillissants risquent à tout instant de provoquer une terrible marée noire sur certaines côtes européennes. Qui est concerné par ce risque ? À qui appartient cette "flotte fantôme" qui inquiète ?

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Cette "flotte fantôme" correspond, selon la Finlande, à un ensemble de pétroliers anciens et défaillants que personne n'avait vus avant le début de la guerre en Ukraine (photo d'illustration).

Selon les gardes-frontières finlandais, un risque de marée noire existe depuis de nombreuses années dans la mer Baltique. Ce risque s'est considérablement aggravé depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, preuve en est la "flotte fantôme" vieillissante qui se balade dans le golfe de Finlande, et qui à tout instant pourrait provoquer une véritable catastrophe écologique à l'échelle européenne.

Une "flotte fantôme" de 40 pétroliers russes

La mer Baltique, dangereuse et peu profonde, accueille en effet depuis quelques mois une "flotte fantôme" russe errant dans le golfe de Finlande, dans la baie la plus à l'Est de la Baltique, entre l'Estonie et la Russie. En cas de marée noire, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, l'Allemagne, la Suède et la Danemark, qui entourent la Baltique, seraient aussi concernés par ses terribles conséquences.

De quoi parle-t-on ? D'un ensemble de pétroliers anciens, techniquement défaillants, remis à la mer par la Russie après l'invasion de l'Ukraine en 2022, notamment en réponse aux sanctions occidentales ciblant les exportations de produits pétroliers russes. Ces navires n'ont pas d'assurances occidentales et disposent d'équipages manquant d'expérience pour naviguer en hiver.

Sur les 80 pétroliers russes quittant les ports chaque semaine pour transporter du pétrole dans le golfe de Finlande, environ 30 à 40 navires appartiennent à cette "flotte fantôme", qui ne cesse de croître depuis 2022. La Russie est fortement dépendante de ses ports dans la mer Baltique pour exporter son pétrole brut.

Ces mastodontes des mers ont par ailleurs déjà été impliqués dans des dommages occasionnés à des câbles sous-marins, des opérations dont la Russie est soupçonnée de mener pour créer une "guerre hybride". 79 navires ont été placés sur la liste noire de l'Union européenne et des sanctions contre cette "flotte fantôme" sont à l'étude.

Les contribuables appelés à la rescousse ?

Pour contourner les sanctions internationales et camoufler leur visite en Russie dans les ports pétroliers, ces pétroliers brouillent le système GPS et désactivent leurs données de localisation (d'où la flotte "fantôme"), accroissant alors le risque de collision. Ils disposent souvent de pavillons d'États du Gabon, du Liberia ou encore des îles Cook.

En cas de marée noire, le pétrole atteindra toujours la terre ferme, compte tenu des quantités en cause (plus de 100.000 tonnes de pétrole pour certains navires), avec des conséquences dramatiques pour les oiseaux et les écosystèmes locaux de nombreux pays côtiers. Pour faire face au risque, les autorités maritimes danoises ont déjà renforcé depuis le début du mois les contrôles des pétroliers.

Techniquement, il serait possible d'empêcher les entrées et sorties dans la mer Baltique en bloquant un pont de trois kilomètres de long, mais cette solution serait illégale du point de vue du droit international, les détroits danois étant soumis à un droit de libre passage.

En cas d'accident, qui paierait les conséquences et le nettoyage des côtes ? Puisque les navires ne disposent pas d'assurances pour les marées noires, il existe une forte probabilité pour que les contribuables soient appelés à payer ! Le nettoyage de la mer passerait donc par une hausse des taxes et des impôts dans les pays concernés par la future catastrophe…

Référence de l'article :

Geo. La "flotte fantôme" russe menace de causer une marée noire catastrophique en mer Baltique.