Qu'est ce qu'un microclimat ? Dans quelles régions y en a-t-il le plus ?
Certains secteurs observent des conditions météorologiques et climatiques différent de la région dans lesquelles ils se situent. Comment expliquer ce type de phénomène et où en retrouve-t-on le plus en France ?
Le terme « microclimat » est souvent utilisé à la télévision ou dans la vie de tous les jours pour caractériser des conditions météorologiques contrastant avec celles des alentours. Qu'en est-il vraiment ?
Un microclimat, c'est quoi ?
Le microclimat désigne des conditions climatiques limitées à une région géographique très petite, significativement distinctes du climat général de la zone où se situe cette région. Cette spécificité locale est connue et employée depuis l'Antiquité où des auteurs avaient déjà remarqué que certains secteurs possédaient leur propre système climatique.
La topographie joue en général un rôle important dans la formation et l'identification des microclimats. Les reliefs, comme les collines et les vallées peuvent grandement influer sur la circulation de l'air et la répartition de la chaleur ou du froid, ce qui entraîne des variations des conditions météorologiques très localisées. Par exemple, une vallée enclavée peut retenir l'air froid durant la nuit, entraînant des températures plus basses que sur les secteurs environnants, c'est ce qu'on appelle généralement les « trous à froid ».
D'autres facteurs peuvent également engendrer des microclimats comme la présence d'étendues d'eau (lacs, rivières ou même simplement la mer). Les masses d'eau absorbent et libèrent en effet plus lentement la chaleur, ce qui peut engendrer des températures moins contrastées sur les régions les bordant, créant ainsi un climat plus tempéré. Par exemple, la ville de Menton près de la frontière italienne est l'un des secteurs les moins froids de France durant l'hiver en raison de sa proximité avec la Méditerranée et des reliefs l'entourant, limitant la propagation du froid hivernal sur ce secteur.
Enfin, les zones urbaines peuvent également générer des microclimats. Les infrastructures (routes, bâtiments, etc,..) sont en effet capables d'emmagasiner de la chaleur, ce qui engendre des températures plus élevées en ville que dans les campagnes de jour comme de nuit. C'est ce qu'on appelle "l’îlot de chaleur urbain".
Dans quelles régions trouve-t-on le plus de microclimats ?
Le climat de la France est de base très diversifié, du climat océanique près de l'Atlantique au climat semi-continental sur la région Grand-Est en passant par le climat Méditerranée près de la Grande Bleue et le climat montagnard sur nos reliefs. Toutefois, du fait de sa diversité géographique et topographique, de nombreux microclimats sont également présents sur notre pays.
La Bretagne est par exemple la région française où on retrouve le plus de microclimats. Dans le pays d'Iroise dans le Golfe du Morbihan, les précipitations ne sont pas plus fréquentes qu'à Biarritz et les températures restent relativement douces tout au long de l'année. Le littoral allant du Finistère aux Côtes d'Armor observe en général des étés plus frais qu'ailleurs mais des hivers bien plus doux sous l'influence de l'océan tandis que la région des Monts d'Arrée est plus humide que le reste de la Bretagne tout au long de l'année mais observe également des hivers plus froids.
En général, c'est au niveau des zones de reliefs que les microclimats sont les plus nombreux. Sur ces secteurs, de nombreux trous à froid sont présents avec des températures parfois record observés en hiver. Par exemple, c'est à Mouthe dans le Doubs que le trou à froid le plus connu se situe avec des températures s'étant déjà approchés des -40°C sur ce secteur pourtant situé à moins de 1 000m d'altitude.
Les vallées enclavées ne se démarquent toutefois pas seulement au niveau du froid puisque la ville d'Avrieux en Savoie est considérée également comme l'une des plus sèche de France avec un cumul moyen annuel de seulement 530mm. Ce secteur et en effet bordé de hauts reliefs protégeant la ville des perturbations les plus marquées, lui assurant un temps plus sec qu'aux alentours. Le Haut-Rhin et notamment la région de Colmar est également soumise à un microclimat sec de part sa topographie avec un cumul annuel moyen de 532mm.
La Côte d'Azur, réputée pour son climat clément tout au long de l'année observe également de nombreux microclimats. La région de Menton citée précédemment est par exemple l'une des plus douces de France, son climat étant tempéré tout au long de l'année par la Méditerranée et les hauts reliefs entourant la ville. On peut également noter le secteur Villars-sur-Var/Malaussène, surnommé « la petite Sibérie » dans l'arrière-pays des Alpes-Maritimes où les températures peuvent rester négatives durant plusieurs semaines en période anticyclonique hivernale, les hauts reliefs bloquant les rayons du soleil et piégeant le froid en basse couche mais où les 38-40°C sont régulièrement atteints ou approchés durant l'été.
Il serait toutefois difficile de citer tous les microclimats français tant ceux-ci sont nombreux. La topographie de la France permet en effet à une multitude de spécificités climatiques locales de se manifester et chaque région possède des secteurs où le climat est plus particulier qu'ailleurs, ce qui fait également le charme de notre si beau pays.