Le prix des chocolats de Pâques flambe cette année : voici pourquoi ce n'est qu'un début !
Avec le changement climatique, les cultures de cacao souffrent. Le bilan est simple : la chute des récoltes provoque l'envolée des cours en bourse et la conséquence sera une nouvelle hausse des prix des chocolats de Pâques pour les consommateurs...
Les chocolats de Pâques vont encore coûter plus cher pour les Français cette année, avec une hausse moyenne de 5%, plus que l'inflation alimentaire moyenne estimée à 3%. La raison ? Des cultures de cacao en berne et un cours qui explose en bourse. Le réchauffement climatique n'arrange rien, et le pire est sans doute à venir... Fêter Pâques va-t-il devenir un luxe ?
10.000 dollars la tonne de cacao, un record !
Et si le menu de vos fêtes de Pâques était cette année la "soupe à la grimace" ? En effet, les prix de vos chocolats préférés augmentent encore, de 5% en moyenne, selon une enquête de l'UFC-Que Choisir révélée aujourd'hui. Cela équivaut à une hausse de 20 à 70 centimes d'euro selon les marques et les chocolats choisis (un célèbre lapin, ou encore un œuf renfermant une surprise).
Le coupable est tout trouvé, il s'agit notamment du prix du cacao, qui bat tous les records et qui n'a jamais été aussi cher (en plus du prix du sucre et du coût de l'énergie) : plus de 10.000 dollars la tonne de cacao hier à la bourse de New York, un plus haut historique, contre un peu moins de 5.000 dollars en janvier. Plus largement, son prix a triplé depuis janvier 2023 ! Une flambée des prix qui s'explique par des récoltes de cacao en berne...
Le cacao utilisé pour fabriquer les friandises pascales est en grande partie récolté en Afrique de l'Ouest, où beaucoup de plants ont malheureusement péri à cause d'une vague de chaleur humide très intense juste avant les récoltes. Une baisse de production qui a atteint 37% au Ghana et en Côte d'Ivoire, deux pays qui fournissent 60% du cacao mondial ! Moins de récoltes, c'est forcément une matière première plus chère...
Des cacaoyers en danger !
Cet hiver, dans cette région, les températures ont battu tous les records, dépassant les 40 degrés, ce qui, sur des cacaoyers vieillissants voire malades, a forcément provoqué cette baisse de production. Une telle vague de chaleur, selon les scientifiques, a désormais, dans notre contexte de réchauffement climatique, 10 fois plus de chances de se produire...
En moyenne, on considère qu'un tel épisode de chaleur aura lieu une année sur deux en Afrique de l'Ouest dans les prochaines décennies, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les cacaoyers, qui n'arrivent pas à rester suffisamment hydratés sous de telles températures.
L'autre problème, c'est que le climat local ne connaît plus de juste milieu : aux vagues de chaleur succèdent des épisodes de pluies torrentielles, qui favorisent la prolifération d'un champignon faisant pourrir les fèves de cacao sur l'arbre. A la clé là encore, une hausse des prix face à la baisse des récoltes...
Tout le monde est finalement perdant face au changement climatique : les consommateurs, qui paient plus chers, les industriels, qui risquent de voir les ventes chuter, mais aussi les deux millions de producteurs en Afrique de l'Ouest, qui doivent s'adapter aux nouvelles conditions climatiques et où les prix sont souvent administrés par le gouvernement, sur la base des ventes de l'année précédente. Leur rémunération n'évoluera donc pas avant plusieurs mois...