Premier coup de froid de la saison en France : est-ce vraiment exceptionnel en septembre ?

La France connaît cette semaine son premier coup de froid de la saison, alors que l'été calendaire n'est pas encore terminé. Hier après-midi, au passage de la perturbation, on relevait vers 16h pas plus de 9°C à Épinal, à Langres ou encore à Luxeuil. Ce matin, Mourmelon-le-Grand enregistrait seulement 0,7°C, et Reims 2,8°C.

Cet après-midi, la neige tombera dès 2000m sur les Pyrénées, dès 1500m sur les Alpes du Nord et dès 1400m sur le Jura. Et puis surprise du chef, demain et samedi, les températures minimales s'abaisseront souvent sous les 5°C, avec localement de petites gelées en plaine vers le Centre-Val-de-Loire et le Grand-Est. Est-ce pour autant une situation exceptionnelle ?

Un vendredi 13 historiquement froid ?

Des valeurs aussi fraîches (parfois 5 à 10°C en-dessous des normales de saison) et atteintes de manière aussi précoces en septembre sont vraiment remarquables ! Demain, vendredi 13, pourrait d'ailleurs être le 13 septembre le plus frais jamais enregistré en France depuis 1930, avec un indicateur thermique national plongeant 6 degrés sous les normales de saison.

Une situation digne d'une fin octobre, inédite et très précoce pour un 13 septembre, mais pas exceptionnelle pour autant pour un mois de septembre, considéré dans son entier. Le coup de froid est inédit aussi tôt dans la saison pour tout le pays dans son ensemble, mais à Mourmelon-le-Grand, par exemple, il a déjà gelé (-0,9°C) le 26 août 2018 !

Avec 9°C relevés à Paris ce matin, il faut remonter au 21 août 2014 et au 15 septembre 2001 pour retrouver une valeur aussi basse entre le mois d'août et la première quinzaine de septembre dans la capitale : une valeur qui sera certainement battue demain, avec 7°C annoncés (6°C sous la normale).

Il s'agit donc d'une fraîcheur remarquable pour une première quinzaine de septembre, mais pas exceptionnelle pour un mois de septembre, répétons-le : nous battrons peut-être localement quelques records de froid, journaliers ou décadaires, mais certainement pas de records mensuels. Ces records mensuels sont d'ailleurs plutôt généralement enregistrés en deuxième quinzaine.

Pour preuve, des coups de froid bien plus intenses se sont déjà produits par le passé plus tard dans le mois : 1,8°C seulement à Paris le 26 septembre 1889, 1,2°C à Lille le 23 septembre 1979, -1,3°C à Strasbourg le 27 septembre 1943. Des records mensuels aujourd'hui difficilement atteignables dans notre contexte de réchauffement climatique...